Hessel de Lange a appris l'existence du demi en janvier, en lisant des textes en ligne dans Alternative News Network.
«Ils ne faisaient que rapporter une nouvelle du Canada, mais elle a attiré mon attention. J'ai appelé l'Association touristique régionale, qui m'a mis en contact avec Patrick Dubois», raconte M. de Lange, au sujet de l'un des principaux utilisateurs du demi en Gaspésie.
Après avoir parlé sur Skype avec Patrick Dubois pendant 20 minutes, il n'était pas encore convaincu de venir en Gaspésie. Il cherchait encore son sujet de maîtrise. La lumière est venue au lendemain d'une discussion avec des amis. «En me réveillant, le sujet avait basculé; il était plausible.»
Il est arrivé en Gaspésie en février, il a fait le tour du phénomène, il s'est aussi rendu au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où le demi est utilisé, et il a assisté à deux conférences à Montréal.
«J'espérais qu'il soit utilisé plus largement. J'évalue qu'environ 100 personnes l'utilisent en Gaspésie, et que 30 commerces l'acceptent. Ce que j'aime, c'est que le phénomène s'étend; il n'est pas limité à la Gaspésie», dit-il.
Son mémoire de maîtrise portera sur le fait qu'une proportion grandissante de personnes est prête à accepter le demi, que l'utilisation d'une monnaie locale encourage une participation dans l'économie locale et que le demi, malgré son utilisation limitée, fait jaser.
«Il a une valeur en ce sens qu'il est un signe de créativité, il porte les gens à réfléchir, à échanger entre eux, qu'ils soient d'accord ou en désaccord», note Hessel de Lange.
Voit-il un équivalent aux Pays-Bas? «Il y a une monnaie alternative en démarrage, à Eindhoven ou Nijmegen. Je vais vérifier quand je serai de retour.»