Résidences privées: les préposés aux bénéficiaires réclament 15 $ de l'heure

Quelque 4000 employés d'une cinquantaine de résidences privées pour personnes âgées du Québec unissent leurs voix à celles de milliers de travailleurs qui revendiquent une hausse du salaire minimum à 15 $ de l'heure.


Des manifestations éclairs se sont d'ailleurs tenues devant les résidences privées de la province, vendredi.

Au même moment, des rassemblements similaires avaient lieu à la grandeur du pays dans le cadre d'une journée nationale de mobilisation rassemblant des travailleurs de divers horizons.



En moyenne, les préposés aux bénéficiaires sont payés 12,50 $ de l'heure.

Un «salaire de misère» à la «limite de l'indécence», dénonce le Syndicat québécois des employées et employés de service, affilié à la FTQ.

«Compte tenu du travail qu'ils font... ils prennent soin quotidiennement avec amour, ils lavent, habillent, nourrissent les personnes âgées, nos pères, nos mères, nos grands-parents qui ont contribué à bâtir le Québec... à 12,50 $ de l'heure, on trouve ça épouvantable, indécent comme salaire», s'indigne le président syndical Richard Belhumeur.

Plus de 80 % de femmes



Parmi ces travailleurs de résidences privées se trouvent majoritairement des préposés aux bénéficiaires, mais également des employés des services ménager et alimentaire ainsi que des infirmières. Plus de 80 % des employés sont des femmes.

«Elles ont pris leur temps de dîner pour dénoncer leurs piètres conditions de travail et démontrer à leurs employeurs leur grande mobilisation», explique M. Belhumeur.

Les conventions collectives dans l'ensemble des établissements sont échues depuis plusieurs mois. Un processus de conciliation a d'ailleurs été entamé avec plusieurs propriétaires, indique le syndicat.

Les syndiqués sont appelés à s'exprimer ces jours-ci sur une escalade des moyens de pression qui pourrait déboucher sur une grève au mois de mai.

Des équipes s'affairent déjà à préparer les services essentiels, prévient M. Belhumeur.

Ces revendications s'imbriquent à l'intérieur d'un mouvement plus large de revendications pour une hausse du salaire minimum à 15 $ de l'heure. Cette campagne prend de l'ampleur au Canada et a connu des succès politiques aux États-Unis.