57 % des Québécois contre Énergie Est, selon un sondage

Le sondage SOM, conduit pour le compte des groupes Nature Québec, Équiterre, Greenpeace et de la Fondation David Suzuki, avance que 57 % des Québécois sont en désaccord avec le projet d'oléoduc Énergie Est.

Une majorité s'oppose à la construction de l'oléoduc Énergie Est. Les Québécois réclament que le gouvernement fédéral de Justin Trudeau suspende le processus d'évaluation du projet de TransCanada, évaluation confiée à l'Office national de l'énergie (ONE).


Ce double refus ressort d'un sondage conduit pour le compte des groupes Nature Québec, Équiterre, Greenpeace et de la Fondation David Suzuki. L'enquête d'opinion de la firme SOM avance que 57 % des Québécois sont en désaccord avec le mégaprojet.

Selon le coup de sonde, ce sont les femmes (63 %) qui s'opposent le plus à l'idée d'acheminer sur 4600 kilomètres du pétrole provenant surtout des sables bitumineux de l'Ouest jusqu'à un terminal pétrolier au Nouveau-Brunswick. Chez les hommes, 51 % se disent en désaccord avec l'aménagement d'un pipeline au coût d'un investissement de 12 milliards $.



Chez les francophones, le rejet de l'idée du promoteur TransCanada atteint 61 %. C'est dans la région de Québec que ce taux est le plus bas, soit 51 %. Dans la populeuse région métropolitaine de Montréal, il est de 60 %; dans le reste de la province, de 57 %.

SOM a aussi demandé si le nouveau gouvernement de Justin Trudeau devrait reporter l'examen du projet de pipeline par l'ONE, le temps de réaliser la promesse du Parti libéral du Canada de réformer le processus d'évaluation environnementale. Réponse : 58 % des personnes jointes croient qu'il faut retarder le mécanisme pour scruter le projet.

Chez Nature Québec, Christian Simard a refusé d'accorder de l'importance à l'opposition plus faible à Énergie Est que se manifeste dans la grande région de la capitale. Il a fait état du petit échantillonnage de répondants (200) qui rendent les résultats moins fiables.

«Inversion de tendance»



Par contre, il a signalé que la firme de sondage CROP avait noté un soutien de 70 % de la population au projet, en 2014. «C'est toute une inversion de tendance, a plaidé l'environnementaliste. Le taux d'approbation a chuté de moitié» et se retrouve à 35 %, selon SOM.

Dans un communiqué de presse commun, le directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki, Karel Mayrand, soutient que «ce sondage montre que plus les Québécois sont informés, plus ils s'opposent au projet Énergie Est. Le gouvernement du Québec doit prendre acte de cette majorité claire s'opposant au passage du mégaprojet pétrolier sur le territoire québécois».

Les résultats sont dévoilés à quelques jours de la Conférence de Paris portant sur les changements climatiques. Les commanditaires du coup de sonde s'opposent à la proposition de TransCanada qui permettrait l'exploitation d'un pétrole jugé plus polluant, notamment en matière de gaz à effet de serre.

Pour Christian Simard, «le refus de TransCanada d'évaluer les conséquences de son projet sur les émissions globales de GES, de considérer le fleuve Saint-Laurent dans sa zone d'impacts ou même de prévoir un scénario de rupture majeure sur ses équipements affecte grandement sa crédibilité auprès de la population».

SOM a joint 1007 personnes pour son enquête. Le sondeur estime que la marge d'erreur à 3,9 %, 19 fois sur 20. TransCanada a abandonné l'idée d'aménager un terminal pétrolier sur les rives du Saint-Laurent, cet automne. Il devrait soumettre avant la fin de l'année un projet final.