Bassin Louise: un quartier portuaire inspiré de Boston, Barcelone et Marseille

Entre le marché actuel et l'Espace 400e, un parc urbain est planifié. Les esquisses montrent de gigantesques préaux en forme d'embarcations retournées pour se mettre à l'abri du soleil et de la pluie.

Le Port de Québec veut créer un véritable quartier portuaire au bassin Louise avec ajout de commerces, de résidences, possiblement un hôtel, plusieurs espaces publics et même un musée pour les enfants.


Le président-directeur général de l'Administration portuaire de Québec (APQ), Mario Girard, dévoile mardi matin la vision de développement du bassin Louise qu'il soumettra à la population. Cela fait des années que les plans sont attendus. L'espace est précieux car on y trouve les derniers terrains disponibles aux portes du Vieux-Québec.

Le Soleil a obtenu quelques informations sur le projet du Port, qui s'est inspiré des quartiers portuaires de Barcelone, Boston et Marseille. 



Le développement immobilier sera concentré à la tête du bassin, près de la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ). Commerces, bureaux, maisons de ville, possiblement un hôtel devraient pousser sur le stationnement de surface actuel. Les précieuses cases devraient être transférées ailleurs pour ne pas que les habitués perdent au change, nous a-t-on indiqué. 

En lieu et place du marché public du Vieux-Port, que l'administration Labeaume veut déménager sur le site d'ExpoCité, l'APQ propose de construire un musée pour les enfants. Les membres de l'Institut de développement urbain (IDU), qui écouteront M. Girard mardi, voyaient le même équipement muséal... sur le site d'ExpoCité, à l'horizon 2050. 

Parc urbain

Cela ne signifie pas pour autant la fin des fraises et du maïs en zone touristique. En assemblée publique annuelle, il y a un mois, le pdg du Port s'est dit disposé à conserver une antenne pour les producteurs agricoles dans le Vieux-Port. 



Entre le marché actuel et l'Espace 400e, un parc urbain est planifié. Les esquisses montrent de gigantesques préaux en forme d'embarcations retournées pour se mettre à l'abri du soleil et de la pluie. 

Quant à l'édifice d'Espace 400e, il n'a pas été rayé de la carte, bien qu'il ait été très peu utilisé après les festivités de 2008. 

Un second terminal de croisières, saisonnier et mobile, est déjà annoncé au quai 30, près de la Bunge, dans le secteur de l'Estuaire. Le gouvernement du Québec propose d'y investir 35 millions $. 

La vision du Port érige en priorité l'accès public aux terrains de propriété fédérale. «Il faut que les gens de Québec aient pas l'impression que venir là, c'est comme venir dans la cour des habitants du secteur», a déjà dit Mario Girard. Il est également question de donner une signature qui «s'intègre harmonieusement avec le cachet du Vieux-Québec et la ville du patrimoine mondial». 

Dans ses dernières déclarations, le pdg du Port a parlé d'un projet réalisé «par et pour la communauté». Une consultation publique a été promise. L'administration portuaire se dit ouverte à modifier ses plans pour tenir compte des attentes de la population. 

Les investissements au bassin Louise sont estimés autour de 250 millions $. En entrevue sur les ondes de TVA, lundi, le pdg du Port s'est donné jusqu'à la fin de 2016 pour consulter et arrêter le concept, puis un an pour compléter les plans et devis. La construction pourrait débuter autour de 2018.



Le Port répondra aux questions des élus

Les élus du conseil municipal pourront «poser toutes les questions» aux responsables du Port de Québec lors d'un comité plénier qui se tiendra à la mi-août. L'idée d'une telle séance d'information aux élus vient du maire de Québec, Régis Labeaume, qui a contacté lundi le pdg du Port, Mario Girard, pour lui proposer de participer. 

«Je vais lui demander de venir expliquer tous les projets d'agrandissement du Port ici, devant les élus en comité plénier. Non seulement le projet d'agrandissement qu'on appuie, mais également tout ce qui se passe actuellement, les activités sur les quais», a annoncé M. Labeaume en mêlée de presse en fin d'après-midi. 

«Ce sera le moment pour tous les élus de la Ville de poser toutes les questions pour lesquelles ils veulent des réponses.» Peu après les affirmations du maire, la porte-parole du Port de Québec a confirmé son intérêt de se livrer à un tel exercice. 

«On est fiers de ce qu'on fait. On n'a pas de problème à se présenter pour expliquer nos projets», a fait savoir Mario Girard par sa porte-parole Marie-Andrée Blanchet. 

Un comité plénier a lieu quelques fois par année pour permettre aux élus de la Ville de Québec de questionner les experts, les fonctionnaires et les dirigeants sur un projet donné. Une telle séance aura notamment lieu cet après-midi concernant les détails des coûts de construction de l'amphithéâtre. 

Avec Valérie Gaudreau