Bien qu'elle se soit démocratisée dans les dernières années, la domotique résidentielle est encore peu répandue chez nous. Oui, on pourrait contrôler presque l'entièreté de sa maison avec son téléphone intelligent, mais les Québécois ne sont pas rendus là. Ils l'apprivoisent tranquillement, en commençant par le contrôle des ambiances.

Grâce à la domotique, on peut créer une chaîne stéréo avec des haut-parleurs partout dans la maison, on peut aussi contrôler la température de son spa, déverrouiller à distance le loquet d'une porte ou consulter les images d'une caméra de surveillance. Bref, contrôler toute sa maison «intelligente» de la paume de sa main. On trouve sur le marché des systèmes filaires et les options sans fil se multiplient rapidement. Ces dernières plaisent souvent aux propriétaires de maisons existantes puisque leur installation est moins complexe. On allie aussi les deux.

Au Québec, les proprios s'intéressent d'abord au contrôle d'éclairage et de chauffage. François-William Simard, directeur des communications à l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) indique que les Québécois voient en la domotique un moyen d'améliorer leur confort à la maison, surtout en matière de température. On peut ainsi chauffer la maison uniquement au bon moment et minimiser les coûts reliés à la consommation d'énergie.

«La domotique est capable de gérer la consommation électrique de la maison, le chauffage, l'éclairage, la climatisation. On emploie le ramping, soit l'activation des systèmes de manière graduelle, pour ne pas qu'il y ait de peak [pointe de consommation] dans les systèmes électriques. Ça représente des économies magistrales à long terme», soutient Denis Paquet, propriétaire d'ArchitexAudio, une entreprise de Québec spécialisée en domotique.

Le contrôle du chauffage à distance est plus apprécié chez les gens qui ont des chalets, indique de son côté José Adam, propriétaire de Stéréo Plus Québec. Les proprios peuvent ainsi faire grimper la température quelques heures avant d'arriver à destination.

Dominique Martineau, propriétaire de DomDom Domotique, une entreprise de Lévis qui n'installe que du sans-fil, travaille beaucoup avec des lumières, pour créer des ambiances. «Pour que les lumières extérieures s'allument toutes seules, par exemple, ou pour un contrôle total sur l'éclairage pour les plus grosses maisons», explique-t-il. «Quand on domotise la maison à un maximum, avec des capteurs de mouvement, des capteurs d'ouverture de porte et de luminosité, elles vont rester allumées quand on a besoin, seulement.»

On remarque aussi cette tendance à la centralisation de l'éclairage chez ArchitexAudio. «On veut éliminer les paquets de dominos sur le mur. Dans le fond, on regroupe tout ça dans un seul et même interrupteur, c'est vraiment quelque chose en demande, soutient Denis Paquet. Les gens sont à la recherche d'ergonomie, on veut personnaliser la maison. Dans les années 90, on parlait de cocooning; maintenant, on est dans le cocon.»

Gérer les fenêtres

José Adam de chez Stéréo Plus remarque aussi qu'on peut maintenant contrôler les fenêtres à distance. Dans quel but? La famille a quitté la résidence rapidement ce matin et on annonce une averse: vous pouvez maintenant fermer les fenêtres demeurées ouvertes dans votre salon grâce à votre téléphone intelligent. Un dégât d'évité!

Chez ArchitexAudio, on affirme aussi que les stores motorisés retiennent de plus en plus l'attention. Ces derniers, une fois programmés, peuvent s'adapter aux fuseaux horaires. Ils s'ouvriront et se fermeront au bon moment, pour gérer la température et la luminosité des pièces.

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Et l'installation?

Les détaillants autorisés qui vendent les systèmes domotiques, filaires ou non, se chargent habituellement de leur installation. Martin Mihaluk, ingénieur-conseil pour la Corporation des maîtres électriciens du Québec, indique qu'il y a quelques maîtres électriciens spécialisés dans l'installation domotique au Québec, mais que la demande n'est pas assez forte pour les occuper à temps plein. «Les systèmes sont encore très chers», soutient-il.