Pour l'archevêque de Québec, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, le départ de Mgr Fournier est une lourde perte pour l'Église et pour le Québec.
«C'est une journée difficile. C'était un collègue de travail, mais aussi un ami très proche», soutient Gérald Cyprien Lacroix, qui connaissait le défunt depuis plus de 30 ans. «C'était un grand serviteur de l'Église et aussi un grand amoureux de l'humanité. C'était un homme joyeux, plein d'espérance, très humble, avec beaucoup d'humour. Il a toujours été proche des gens, proche des réalités sociales. Il aimait beaucoup être avec des gens simples. Il avait une conscience sociale très développée. Il avait aussi l'art dans les situations compliquées de parler des vraies choses; de rassembler les gens et de chercher ensemble des solutions.»
Mgr Fournier, originaire de Plessisville, a été ordonné prêtre le 10 juin 1967 par le cardinal Maurice Roy. En 1983, l'archevêque de Québec le nommait curé de la paroisse de Saint-Roch, poste qu'il occupa jusqu'en 1995. De plus, pendant six ans (de 1987 à 1993), Mgr Fournier fut membre du comité des affaires sociales de l'Assemblée des évêques du Québec.
De 1995 à 1997, il fut administrateur paroissial de Saint-Pascal-de-Maizerets, jusqu'au moment où il accepta la responsabilité pastorale des paroisses de Notre-Dame-de-Foy, de Saint-Denys, de Sainte-Geneviève et de Saint-Mathieu, de 1998 à 2003.
Au mois d'août 2003, Mgr Fournier est devenu le directeur diocésain de la pastorale et vicaire épiscopal aux affaires pastorales. Le 11 février 2005, il a été nommé par le pape Jean-Paul II comme évêque auxiliaire de Québec. Il a été ordonné à l'épiscopat le 10 avril 2005 par le cardinal Marc Ouellet. En septembre 2008, il a été nommé archevêque de Rimouski.
Joint par Le Soleil samedi en soirée, le maire de Rimouski, Éric Forest, était attristé par le décès de Mgr Fournier.
«C'est un peu la consternation. C'est une lourde perte pour la communauté rimouskoise», souligne M. Forest. «C'était un homme très apprécié et très près de l'ensemble de ses fidèles.»
Gilles Kègle se souvient
Selon Gilles Kègle, «l'infirmier de la rue», Mgr Fournier était un saint parmi les hommes. M. Kègle souligne même devoir sa vie à Mgr Fournier.
«J'ai eu l'honneur de côtoyer un saint pendant 10 ans», commente M. Kègle. «C'est lui qui m'a sauvé la vie. En 1985, ma vie allait très mal, j'étais très pauvre et je venais d'arriver à Québec. Je vivais avec des canettes et des bouteilles vides que je ramassais. En 1986, j'ai tenté de me suicider sur les plaines d'Abraham; de me jeter dans le vide. J'ai alors détourné mon suicide et en passant devant le presbytère, j'ai rencontré le curé Fournier. Je lui ai dit que j'étais infirmier, que je voulais donner ma vie aux plus démunis. Dans les jours qui ont suivi, il m'a trouvé quatre [préposés aux] bénéficiaires et il m'a dirigé. C'est comme ça que tout a commencé.»
Surnommé affectueusement «la mère Teresa du quartier Saint-Roch», M. Kègle vient en aide aux plus démunis et aux personnes vivant dans la solitude depuis sa rencontre avec Mgr Fournier.
Problème cardiaque
Mgr Fournier serait décédé à la suite d'un problème cardiaque. Son décès a été constaté samedi à l'Hôpital de Rimouski à 12h35. Âgé de 71 ans, il avait subi quatre pontages coronariens le 17 décembre à l'Hôpital Laval, à Québec.
Le programme des obsèques sera communiqué au cours des prochains jours. «Nous voulons faire quelque chose à Québec», conclut le cardinal Gérald Cyprien Lacroix. «Ce n'est pas tout le monde qui peut se rendre à Rimouski.»