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L'origine des fleurs attractives
Les premières plantes à fleurs attractives seraient apparues il y a environ 125 millions d'années, peut-être plus tôt, et ressemblaient à des fleurs de magnolia ou de nymphéa. Des feuilles modifiées colorées qui deviendront éventuellement des pétales entouraient les organes sexuels qui produisaient du pollen. Le but était d'attirer de petits coléoptères (insectes à carapace bombée) à venir goûter au pollen délicieux. En volant vers une autre fleur, par contre, ces coléoptères transportaient accidentellement quelques graines de pollen, assurant la pollinisation croisée. C'était beaucoup plus efficace que la pollinisation par le vent, jusqu'alors la méthode de pollinisation principale sur la planète. Les plantes pollinisées par le vent devaient produire une quantité phénoménale de pollen, car le vent n'est pas fiable dans sa distribution et les chances qu'au moins quelques graines de pollen arrivent à une fleur de la même espèce étaient relativement faibles. Avec l'aide d'insectes pollinisateurs, par contre, la pollinisation était plus certaine.
À partir de ces balbutiements de pollinisation par les insectes, les plantes à fleurs (angiospermes) ont pris leur essor, développant ainsi des attraits de plus en plus particuliers. Pétales plus colorés, nectars riches en sucre, pollen plus collant, parfums enivrants, etc. Et les insectes à leur tour ont évolué pour profiter davantage de l'offre : corps plus poilus pour transporter le pollen, trompes allongées pour mieux siroter le nectar, etc. Les fleurs sont devenues de plus en plus exigeantes, recherchant des pollinisateurs qui leur seraient fidèles, car si une abeille généraliste ramasse le pollen d'une marguerite et la dépose sur un pissenlit, la pollinisation échouera. Mieux vaut offrir une fleur tellement attrayante pour un certain insecte qu'il recherchera expressément cette fleur à l'avenir.
Au cours de millénaires, cette spécificité grandissante a parfois amené des symbioses exclusives. Le yucca, par exemple, ne peut être pollinisé que par le papillon du yucca, qui, de son côté, vit exclusivement du yucca! Dans la famille des orchidées, notamment, de telles symbioses sont légion.
De cette course vers des fleurs de plus en plus attrayantes pour les insectes ont résulté les milliers de formes, de couleurs et de parfums de fleurs que nous connaissons aujourd'hui et presque autant d'insectes pollinisateurs. Les abeilles, les papillons, les syrphes et bien d'autres insectes ont évolué expressément comme pollinisateurs de fleurs et ne peuvent vivre sans elles.
Les couleurs qui attirent les insectes
Les insectes voient une gamme de couleurs différentes de la nôtre. Pour eux, par exemple, l'ultraviolet, que nous ne voyons pas du tout, leur paraît une couleur très intense. Par contre, ils ne voient pas le rouge. Quand vous voyez un insecte visiter une fleur qui vous paraît rouge, vous pouvez être certain qu'il s'y trouve des marques ultraviolettes invisibles à notre oeil. Les taches apparemment noires que nous voyons à la base des fleurs de tulipe, de pavot ou de gazanie sont en fait de «couleur» ultraviolette.
Vous avez sans doute remarqué aussi que la gorge de plusieurs fleurs, pétunias, iris, digitales, etc. est richement marquée de nervures ou de taches d'une couleur contrastante. Il s'agit de guides de nectar : elles dirigent les pollinisateurs vers la partie de la fleur où le nectar est concentré. Mais même une fleur qui nous paraît unicolore porte souvent de guides de nectar. Si nous ne les voyons pas, c'est qu'ils sont de couleur ultraviolette, couleur que nous ne pouvons voir qu'avec l'aide d'un appareil photo portant un filtre spécial.
Les fleurs de nuit
Certaines fleurs visent non pas les insectes actifs le jour, comme les abeilles, les syrphes et les papillons de jour, mais les papillons de nuit. Souvent même, ces fleurs ferment le jour et s'ouvrent à la brunante. Elles sont presque toujours très parfumées... mais la nuit seulement. C'est que le parfum peut attirer un papillon de loin : de jusqu'à 11 kilomètres dans certains cas. Le défaut d'un parfum est toutefois qu'il est souvent diffusé par le vent. Ainsi, le pollinisateur arrive dans le bon secteur, mais peut avoir de la difficulté à trouver la fleur. C'est pour cette raison que les fleurs parfumées la nuit sont souvent blanches : c'est la couleur la plus visible à la noirceur. Ainsi, à l'aide de la lune, elles brillent comme un lampion et disent à l'insecte qui a suivi la piste de son parfum exactement où aller.
Parmi les plantes aux parfums nocturnes, il y a le nicotiana, la belle-de-nuit (Ipomaea alba) et le jasmin.
Le rouge attire les colibris
Les oiseaux, contrairement aux insectes, voient bien le rouge et les plantes du Nouveau Monde aux fleurs rouges, notamment si elles sont riches en nectar, utilisent les colibris comme pollinisateurs exclusifs. En Afrique, en Asie et en Australie, d'autres oiseaux remplissent le même rôle et préfèrent la même couleur. Parmi les plantes qui pourraient servir à attirer les colibris chez vous, pensez aux chèvrefeuilles grimpants, aux monardes, aux ancolies et aux lobélies.
Curieusement, il n'existe aucun oiseau pollinisateur en Europe et, par conséquent, aucune fleur rouge indigène, avec une exception. On y trouve bien le coquelicot (Papaver rhoeas), une fleur d'un rouge flamboyant... mais il attire les abeilles grâce aux marques ultraviolettes qu'il contient, marques qui nous paraissent noires.
Des parfums pour tous les goûts
La plupart des insectes sont très attirés par les fleurs au parfum suave ou sucré... qui plaisent aussi aux humains. Les oiseaux pollinisateurs, dont les colibris, ne s'intéressent nullement aux odeurs et les fleurs spécifiques aux colibris, comme la lobélie cardinale de nos forêts, sont donc inodores. D'autres insectes, par contre, ont des préférences olfactives radicalement différentes. Les mouches à charogne, par exemple, sont attirées par les odeurs de putréfaction, et certaines fleurs dégagent alors des odeurs nauséabondes dans un effort pour les attirer. C'est le cas de la stapélie (Stapelia gigantea), une plante d'intérieur succulente rappelant vaguement un cactus rampant et dont la fleur sent non seulement la viande avariée, mais dont la couleur et la texture de la fleur rappellent une carcasse d'animal mort. Quand votre stapélie fleurit, mieux vaut la sortir à l'extérieur!
Maintenant que vous savez que les fleurs sont aussi utiles qu'agréables pour les insectes et les oiseaux, tâchez d'en planter davantage dans vos jardins. Ce n'est pas avec de l'asphalte et du gazon qu'on attire de jolis papillons et colibris!
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Réponses à vos questions
Source de graines de pélargoniums miniatures
Q En septembre dernier, j'ai visité un jardin privé, et il y avait des géraniums miniatures. J'aimerais me procurer des semences, mais cela semble introuvable dans ma région. Est-ce possible de me conseiller un endroit où je pourrais en acheter? Marlène Hallé, Beauport
R Il existe de nombreux cultivars de pélargonium miniature (Pelargonium cvs, autrefois appelé géranium miniature), mais il s'agit d'hybrides qui ne sont pas fidèles au type. Ainsi, ils sont rarement accessibles sous forme de semences, car les graines donnent des plantes très différentes de leurs parents. Jusqu'à récemment, il y avait toutefois deux pépinières spécialisées en pélargoniums au Canada d'où on pouvait faire venir des plants de pélargonium miniatures ou même des boutures par la poste, mais autant que je sache, ces maisons sont désormais fermées, laissant les amateurs de pélargoniums un peu désespérés, d'autant plus que les jardineries locales ne semblent jamais offrir ces végétaux. Ainsi, les pélargoniums miniatures s'échangent plutôt d'un jardinier à l'autre. Peut-être que le propriétaire du jardin privé visité pourrait vous offrir quelques boutures? Aussi, si un lecteur de cette chronique connaît une source de ces plantes, faites-moi-le savoir, et je partagerai l'information avec Mme Hallé.
Bottes de foin comme paillis?
Q Il me semble avoir déjà lu que l'on peut récupérer les bottes de paille utilisées comme décoration à l'Halloween et répandre la paille comme paillis sur les plates-bandes. Avant de procéder, j'aime mieux vérifier auprès de vous, histoire de ne pas avoir plein de mauvaises herbes dans mon jardin au printemps. Diane Jacques, Val-Bélair
R La paille fait un excellent paillis. D'ailleurs, le mot paillis dérive du mot paille, car à l'origine, on utilisait la paille pour recouvrir le sol dans les champs de fraises pour empêcher la germination de mauvaises herbes. Cependant, il faut comprendre que les «bottes de paille» que vous voyez sont probablement plutôt des bottes de foin. La paille consiste en les tiges et les feuilles de céréales (blé, orge, seigle, etc.) laissées après le battage, donc dépouillées de leurs graines. Il n'y aura pas de graines de mauvaises herbes dans la paille ou, du moins, pas assez pour déranger. Le foin, par contre, est composé d'herbes (graminées en partie, mais d'autres fourrages) fauchées avec leurs graines et séchées par la suite. Le foin contient généralement une part importante de mauvaises herbes. Si elles sont en graines au moment de la fauche, vous risquez une infestation majeure de mauvaises herbes. Il existe du foin certifié libre de mauvaises herbes, mais je ne pense pas que vous allez voir cette denrée très valable utilisée comme décoration d'Halloween! Donc, à moins de savoir que vous avez des bottes de paille plutôt que des bottes de foin, mieux vaut s'abstenir de s'en servir comme paillis.
Des questions svp!
Vous pouvez nous joindre par courriel à courrier@jardinierparesseux.com
Calendrier horticole
Montages floraux pour Noël et l'hiver
La prochaine activité de la Société d'horticulture de Saint-Nicolas aura lieu mercredi. Il s'agit d'une démonstration de montages floraux sur le thème de Noël et de l'hiver qui sera donnée par Christine Pham. La démonstration aura lieu à 19h30 à l'Hôtel Bernières, situé au 535, rue de l'Aréna, dans Saint-Nicolas. Coût : 6 $/non-membres. Info : 418 831-9666 ou 418 831-8471
Atelier bonsaï à Shefford
Le Groupe Bonsaï Québec de la Société des Amis du Jardin Van den Hende vous propose un atelier chez Bonsaï inc. à Saint-Joachim-de-Shefford. Elle aura lieu demain. Le départ par covoiturage se fera du pavillon Envirotron, situé au 2480, boulevard Hochelaga à Québec, à 8h. Coût : 23 $. Places limitées. Info : http://groupebonsaiquebec.com
Jardins de l'Espagne et du Portugal
La Société d'horticulture de Sainte-Foy vous invite à une conférence sur les jardins de l'Espagne et du Portugal avec Larry Hodgson. Elle se tiendra mardi à 19h30 au Centre sportif de Sainte-Foy (aréna, deuxième étage), au 930, avenue Roland-Beaudin. Coût : 6 $/non-membres. Info : 418 653-4785 ou 418 651-3837
Tolumnias
Les Orchidophiles de Québec vous proposent une conférence sur les Tolumnias avec Chrystelle Kapfer. Elle aura lieu mardi à 19h30 au Montmartre, au 1669, chemin Saint-Louis. Coût : 5 $/non-membres. Info : 418 261-6886