Par voie de communiqué, la direction de la compagnie précise avoir déposé son argumentaire, en tant que partie concernée par l'action en nullité intentée cet été par le Centre québécois du droit à l'environnement, Lafarge Canada et Environnement vert-plus.
Cette action, amorcée par les deux organismes et la filiale de l'un des grands producteurs de ciment au monde, vise à faire reconnaître par la Cour supérieure que le ministre de l'Environnement a outrepassé son mandat en accordant à Ciment McInnis son certificat d'autorisation menant au lancement de l'actuel chantier de près de 1 milliard $.
Ciment McInnis dit construire «la seule cimenterie au Canada qui respectera les normes d'émissions atmosphériques les plus sévères en Amérique du Nord, les normes NESHAP1 (New Plant) 2015, significativement plus restrictives que les normes applicables au Québec». La norme serait notamment 15 fois plus sévère quant aux émissions de particules.
La cimenterie émettra, toujours selon la compagnie, 6,9 % des émissions industrielles de gaz à effet de serre (GES) du Québec, et elle assure que ce seuil ne sera pas atteint parce qu'elle a l'intention d'utiliser de la biomasse comme combustible, jusqu'à hauteur de 50 % de son approvisionnement, pour réduire la combustion de coke de pétrole. Les écologistes arrivent à un seuil avoisinant 8 ou 9 % des émissions de GES industriels du Québec.
Bilan de GES
Ciment McInnis souligne aussi que la production de Port-Daniel remplacera des tonnes de ciment produites par des usines polluantes et qu'elle améliorera globalement le bilan de GES. L'utilisation de navires, moins polluants que les modes terrestres, pour le transport de 95 % de la production et des intrants est également vue comme un moyen de réduire l'empreinte environnementale du projet.
Dans son communiqué, Ciment McInnis vante sa transparence mais cette transparence est mise en doute par le Conseil régional de l'environnement Gaspésie-les-Îles, parce que l'organisme n'arrive pas à obtenir la transcription des échanges entre le ministère de l'Environnement et la firme.
La Cour supérieure décidera le 12 décembre de la date d'audition de l'action en nullité.