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Un détail fort intéressant de la culture de ces bulbes rustiques est qu'ils ne volent pas la place des autres plantes dans le jardin : ils sortent, fleurissent et disparaissent avant que les autres plantes se soient réveillées. On peut les placer tout simplement dans les trous entre d'autres plantes ou même à travers les racines des plantes plus grandes. C'est ainsi que les bulbes poussent dans la nature, cédant leur place quand les plantes estivales commencent à pousser, et ils peuvent faire la même chose chez vous.
Mais vous pouvez aller une étape plus loin et planter les bulbes en étage. Vous doublerez ainsi la floraison au printemps. Voici comment faire.
Une plantation deux étages
Il faut d'abord choisir deux types de bulbes différents. Il vous faudra de gros bulbes à planter à une bonne profondeur dans le sol (15 à 30 cm), comme les narcisses, les tulipes et les jacinthes, et de petits bulbes - crocus, éranthes, anémones grecques, perce-neige - qu'on plante habituellement à 10 cm ou moins de profondeur et que vous planterez alors par-dessus. Une fois que vous aurez fait votre choix de bulbes, voici les étapes:
1 Plantez les bulbes n'importe quand entre maintenant et le moment où le sol gèle.
2 Trouvez un emplacement bien drainé (très important, car les bulbes détestent des sites détrempés) qui sera exposé au soleil au printemps. On peut les planter au pied des arbres à feuilles caduques, car ceux-ci ne seront pas en feuilles au printemps et ainsi le soleil atteindra les bulbes.
3 Préparez un trou de plantation de 15 à 30 cm de profondeur et d'environ 60 cm de diamètre. Ajoutez au fond du compost ou un engrais à bulbes ainsi que des mycorhizes et retournez légèrement à la pelle pour les mélanger. Évitez la poudre d'os, car elle attire les prédateurs.
4 Placez vos gros bulbes dans le fond du trou, les espaçant d'environ 15 cm environ. Ainsi vous aurez besoin d'environ 10 gros bulbes pour un trou de la taille proposée. Placez-les de façon à ce que le plateau (partie aplatie) soit dirigé vers le bas et la pointe vers le haut.
5 Couvrez les bulbes de terre de façon à ce que le trou ait maintenant environ 8 à 10 cm de profondeur.
6 Ajoutez encore du compost ou un engrais à bulbes ainsi que des mycorhizes et mélangez doucement à la pelle.
7 Placez les petits bulbes dans le fond du trou : environ de 12 à 24 bulbes seront nécessaires si vous les espacez comme il se doit, à trois fois leur diamètre. Encore, la partie aplatie va vers le bas et la partie pointue vers le haut.
8 Remplissez le trou complètement avec la terre prélevée, tassez un peu, et arrosez bien.
9 Recouvrez de 7 cm de paillis pour prévenir les dommages dus aux soubresauts de température.
10 Si les écureuils posent un problème dans votre secteur, éparpillez de la farine de sang ou d'engrais de poule sur le trou pour les confondre.
11 Attendez le printemps!
Steak, blé d'Inde, patates
Deux étages ne vous suffisent pas? Vous pouvez faire un «pâté chinois» avec trois étages de bulbes. Placez des gros bulbes au fond, tel qu'expliqué, mais ne les recouvrez que de 5 cm de terre et ajoutez un étage de bulbes de taille moyenne (muscaris, iris réticulés ou ornithogales). Couvrez-les de 5 cm de terre et plantez vos petits bulbes. Ainsi, vous aurez trois floraisons dans le même espace, assez pour assurer de la couleur pendant presque deux mois.
Traitement de faveur
Les éranthes (Eranthis spp.) et les anémones grecques (Anemone blanda) demandent un plus de soins que les autres à la plantation. D'abord, leurs bulbes sont de forme irrégulière et on distingue difficilement le haut du bas. Ne perdez pas de temps à essayer de deviner quel côté va vers le haut : placez-les tout simplement dans n'importe quel sens. Mais il y a plus. Ces deux bulbes pas comme les autres se trouveront fortement ratatinés après leur long transport de la Hollande, car ils ne sont pas recouverts d'une tunique, cette couche papyracée qui protège les autres bulbes. Faites-les tremper dans de l'eau tiède pendant 24 heures pour les raviver avant de les planter.
Et voilà! Tout ce qu'il vous faut pour assurer une floraison spectaculaire et durable au printemps prochain!
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Réponses à vos questions
Cyprès de Nootka en mauvais état
Lorraine Guénette, Sainte-Claire de Bellechasse
Q Je joins une image de notre faux cyprès pleureur de Nootka sur le coin est de la maison après un hiver froid. C'était son premier hiver. Ce qui était sous la neige est resté vert, le reste est brun. J'ai mis à la base du tronc de l'engrais 12-6-12 que m'a conseillé notre jardinerie locale deux fois déjà à un mois d'intervalle et sur le feuillage j'ai vaporisé du 30-10-10 deux fois aussi. Je l'arrose très souvent, doucement à la base pendant 60 minutes. Vais-je le sauver? Et puis-je faire autre chose. On m'a conseillé de mettre pendant quatre semaines un engrais enracineur. Aussi, comment le protéger du prochain hiver?
R Le cyprès de Nootka pleureur (vendu sous le nom de Chamaecyparis nootkatensis 'Pendula', mais il a été renommé Cupressus nootkatensis pendula par les autorités taxonomiques) est un conifère au port très élégant, mais mal adapté à notre région. Même si les pépiniéristes optimistes osent le suggérer pour la zone 4b, la zone 5b serait plus juste. De plus, ce conifère tolère très mal les emplacements venteux, même en zone 5b, ce qui fait que même lorsqu'il survit, il brûle facilement pendant l'hiver. Comme l'hiver dernier a été particulièrement froid et venteux, et que de plus, le froid a perduré longtemps, votre conifère a souffert plus que d'habitude de ce qu'on appelle la dessiccation hivernale : les aiguilles ont séché sur les parties exposées au vent.
Je vous suggère tout d'abord de contacter le pépiniériste que vous l'a vendu : vu que, si j'ai bien compris, la plante a été plantée moins d'un an avant les dégâts, il était peut-être sous garantie et si oui, alors, il est plus logique de remplacer un conifère en si mauvais état (de préférence avec une essence plus rustique) plutôt que d'essayer de le sauver.
Si vous décidez de continuer d'essayer de sauver votre cyprès, sachez que, quand un conifère souffre de dessiccation, la seule chose qu'on peut faire est de l'arroser régulièrement, d'appliquer un engrais azoté à dégagement lent et d'attendre patiemment. Il peut prendre plusieurs années avant de reprendre de façon acceptable. Mais vous avez appliqué beaucoup trop d'engrais : une seule application aura suffi amplement. Or, donner trop d'engrais à une plante est pire de ne lui avoir rien donné du tout. Je crains alors que vos applications répétées n'aient nui encore davantage à sa santé. Enfin, je ne sais pas qui vous a suggéré d'appliquer un engrais enracineur, mais, pour le dire dans le langage courant, il était dans les patates. Les engrais enracineurs (10-52-10 et compagnie) sont des produits bidons d'aucune utilité. J'espère que vous n'en avez pas appliqué.
Présumons que vous voulez conserver votre cyprès, voici quoi faire pour l'aider à faire face à l'hiver à venir. D'abord, couvrez le sol d'un épais paillis pour aider à le garder plus humide. Maintenant, continuez d'arroser à l'automne si la pluie manque. Et si vous voulez conserver ce conifère fragile aux vents asséchants, il va falloir l'emballer de la tête au pied en novembre tous les ans, et ce, tant qu'il vivra. Disons que cette espèce n'est pas un bon choix pour un jardinier paresseux!
Plante spontanée à identifier
Irène C. Tremblay
Q Je joins quelques photos d'une plante qui a poussé dans le jardin «comme ça». Est-ce possible de l'identifier? Il y a quelques années, nous avons eu une plante comme celle-ci. Les années suivantes, aucune nouvelle plante. Puis, cette année, la revoilà.
R Il s'agit d'un abutilon à pétales jaunes (Abutilon theoprasti), une plante annuelle originaire de l'Asie et introduite en Amérique du Nord comme plante textile, car on peut utiliser ses tiges pour fabriquer une fibre proche de la jute. Il a pris la clé des champs et est maintenant établi un peu partout sur le continent, bien que relativement rare au Québec. Avec sa grande taille (jusqu'à deux mètres!) et ses énormes feuilles en forme de coeur, il pourrait éventuellement avoir une utilité comme plante ornementale. Ses fleurs jaunes sont petites, mais bien jolies et ses curieuses capsules de graines en forme de couronne ne sont pas dénouées d'intérêt non plus. La disparition de l'abutilon à pétales jaunes pendant plusieurs années n'est pas inhabituelle. D'abord, c'est une annuelle et donc il meurt à la fin de la première saison. Mais de plus, c'est une plante dite «thérophyte», ce qui veut dire que ses graines peuvent survivre pendant de nombreuses années pour germer quand les conditions leur conviennent.
Arbre à déplacer
Sylvain Désilets
Q J'ai un arbre que j'aimerais déplacer de quelques mètres sur mon terrain. Il s'agit d'un cerisier tardif d'une hauteur d'environ trois mètres. Je voudrais savoir quel est le meilleur temps pour le déplacer : l'automne ou le printemps.
R On peut transplanter presque n'importe quel arbre, dont le cerisier tardif (Prunus serotina), à l'automne comme au printemps. Il n'y a pas vraiment de préférence en ce qui concerne la bonne reprise de la plante. Pour le jardinier, cependant, la saison automnale est nettement plus longue que le printemps et moins chargée en travaux, donc souvent plus pratique. Il est toujours utile, quand on plante à l'automne, de couvrir le sol après la plantation avec une bonne couche de paillis (de 7 à 10 cm) au cas où qu'il y ait peu de neige au cours de l'hiver pour protéger les racines fraîchement déplacées du froid intense.