Service d'injection supervisée: premier verdict à l'automne

Le succès de l'héroïne s'explique par trois grands facteurs: son accessibilité en raison de son bas coût, ses effets euphorisants puissants, et la facilité à la renifler ou à l'injecter.

On saura à l'automne, après plus de deux ans d'étude, si un centre d'injection supervisée pour les toxicomanes est nécessaire à Québec. Mais surtout, si un tel service serait accepté par la population.


L'acceptabilité sociale d'une «piquerie légale» est en effet au coeur d'une vaste étude menée par un comité composé de représentants du monde communautaire, de la santé, de la police, de la Ville et du gouvernement qui évalue présentement les besoins pour les utilisateurs de drogue intraveineuse à Québec.

Marc De Koninck, du CSSS de la Vieille-Capitale, coordonne le comité.

Il y a un an, ce travailleur communautaire indiquait au Soleil que le groupe pourrait rendre ses conclusions à l'automne 2013.

Mais il faudra plutôt attendre l'automne 2014 pour connaître le sort d'un tel projet, indique-t-on au CSSS. M. De Koninck n'accorde pas pour l'instant d'entrevue sur le déroulement des travaux du comité.

Mais l'an dernier, il insistait sur l'importance d'un exercice poussé.

Rigueur

«Tout le monde est conscient de l'aspect sensible», disait-il au Soleil en mai 2013. «Il faut prendre le temps nécessaire et travailler de la façon la plus rigoureuse possible.»

Le projet d'un Service d'injection supervisée (SIS) est dans l'air à Québec depuis une quinzaine d'années et l'idée a toujours été de l'implanter dans le quartier Saint-Roch, le plus près des utilisateurs de drogue par injection.

Le directeur de l'organisme Point de repères et ardent défenseur du projet, Mario Gagnon, croit toujours que la basse ville est l'endroit idéal.

Ce n'est toutefois pas l'avis du maire Régis Labeaume qui s'est publiquement opposé à l'implantation d'un SIS dans Saint-Roch, estimant que ce quartier est encore en relance.

Feu vert à Montréal

Pendant ce temps à Montréal, l'Agence de la santé et des services sociaux a donné en décembre son feu vert à l'ouverture de quatre centres de services d'injection supervisée dans la métropole.

Mais les choses pourraient se compliquer alors qu'en avril, l'UQAM, voisine de l'un des futurs SIS, a clairement fait part de son opposition.

Le maire de Montréal est pour sa part en faveur de centres d'injection supervisée. Pendant la campagne électorale municipale de l'automne, il a promis de convaincre les résidants des secteurs visés.

«Peut-être que certains ne vont pas aimer ça, mais nous sauvons des vies avec ça. Je vais explique que c'est dans l'intérêt de tout le monde», a-t-il déclaré le 3 octobre.