La missionnaire québécoise enlevée au Cameroun est libérée

Soeur Gilberte Bussière est partie en mission au Cameroun en 1979, où elle oeuvre depuis.

La religieuse québécoise Gilberte Bussière et deux prêtres italiens enlevés il y a deux mois dans le nord du Cameroun ont été libérés dans la nuit de samedi à dimanche. Le Vatican et le ministère italien des Affaires étrangères ont confirmé la nouvelle.


Soeur Gilberte Bussière, âgée de 74 ans et originaire d'Asbestos, fait partie de la Congrégation de Notre-Dame depuis 1957. En 1979, elle est partie en mission au Cameroun où elle oeuvre depuis. Revenue au pays l'an dernier pour des raisons de santé, soeur Bussière avait confié sa hâte de retourner auprès des gens qu'elle aimait dans ce pays africain.

Soeur Bussière et les prêtres Gianantonio Allegri et Giampaolo Marta avaient été kidnappés par un groupe armé, au début d'avril.



Ils auraient été récupérés près d'un petit village, à la frontière du Nigéria.

Les détails entourant ces libérations n'ont pas été divulgués.

Selon une source militaire ayant demandé à garder l'anonymat, «des prisonniers et de l'argent» ont été remis aux ravisseurs. «Nous avons procédé à l'échange cette nuit vers Limani», une localité nigériane proche de la frontière avec le Cameroun, a-t-elle ajouté.

«Ça n'a pas été facile. Les ravisseurs ont changé de lieu de rendez-vous à plusieurs reprises», a poursuivi cette source, affirmant avoir «essuyé des tirs de l'armée nigériane».



Les ravisseurs «nous ont envoyé quelqu'un à moto pour nous chercher. Lorsque nous nous sommes retrouvés avec eux, nous avons été impressionnés par leur nombre et la qualité de leur armement. Et j'avoue que leurs armes sont plus sophistiquées que les nôtres», a encore expliqué le militaire.

Ces enlèvements n'avaient pas été revendiqués, mais ils pourraient être l'oeuvre du groupe islamiste nigérian Boko Haram.

La libération des trois religieux est «une nouvelle qui nous remplit de joie», a déclaré le porte-parole du Vatican Federico Lombardi. «Le pape, qui a suivi ces événements dramatiques depuis le début, a immédiatement été averti» de leur libération, a-t-il précisé.

«Nous pensons à toutes les autres innocentes personnes qui restent victimes de kidnappings inacceptables dans diverses régions de conflits», a poursuivi le père Lombardi.

«C'est un moment de grande joie. Je remercie les autorités camerounaises et le président Paul Biya, et le gouvernement canadien avec lequel nous avons étroitement collaboré», a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Federica Mogherini. Il s'est félicité dans un communiqué du succès «d'une opération habilement menée».

Avec AFP