Le bonsaï: une expérience personnelle

Ficus benjamina «Too Little», avec ses feuilles miniatures, est une plante d'intérieur qui fait un excellent sujet pour le bonsaï.

Cette fin de semaine, ne manquez pas l'exposition annuelle du Groupe Bonsaï Québec à Laurier Québec. En effet, de 9h à 17h, le samedi 31 mai et de 10h à 17h le dimanche 1er juin, soit les heures d'ouverture du centre commercial, les bonsaïstes de Québec et d'ailleurs dans la province vous présenteront leurs plus belles oeuvres. Rendez-vous au Mail Jean-Paul Fortin, situé au deuxième étage près du café Van Houtte et de Laura Petit. C'est un événement à ne pas manquer et, de plus, entièrement gratuit.


Je considère les bonsaïs comme des oeuvres d'art vivantes. La perfection dans leur présentation est à couper le souffle... et les bonsaïs de notre région égalent, à mon avis, les plus beaux que j'ai vus en voyage à travers le monde. Mais je pourrais difficilement être un bonsaïste moi-même. Je n'ai plus la disponibilité nécessaire : leur besoin d'entretien (au minimum des arrosages tous les deux ou trois jours), selon la saison, fait qu'ils ne sont pas pour une personne qui voyage beaucoup, comme moi. Mais j'ai déjà fait des efforts dans le domaine, il y a très longtemps maintenant! Voici mon histoire :

Mes premières expériences

La toute première fois que j'ai essayé de cultiver un bonsaï, j'avais peut-être 13 ou 14 ans. Dans une revue de jardinage, il y avait une annonce offrant un nécessaire de bonsaï à un prix très alléchant : seulement quelques dollars, si je me souviens bien. Comme j'avais un emploi d'été à l'époque et donc un certain revenu, j'ai posté ma commande. À ma grande déception, j'ai reçu non pas un bonsaï vivant comme je m'y attendais, mais un pot de bonsaï (en plastique!), du terreau et des semences de conifère. J'ai toutefois fait l'essai de semer les graines, mais rien n'a germé. Un premier effort très décevant, donc!

Mon premier véritable contact avec des bonsaïs vivants fut durant les Floralies de Montréal de 1980. N'ayant pas d'auto à l'époque, j'y suis allé sur le pouce! J'ai trouvé les Floralies dans leur ensemble extraordinaires et la présentation des bonsaïs absolument superbe. J'ai encore des images dans ma tête, 34 ans plus tard. Je suis revenu de cette exposition avec l'idée de faire mes propres bonsaïs.

Avec un livre sur l'art du bonsaï emprunté à la bibliothèque, j'ai commencé mes recherches. J'ai appris qu'il me fallait des pots à bonsaï, un terreau spécial, des plantes bien adaptées à cette culture et un outillage spécifique. Disons que c'était un peu trop pour mon budget de jeune travailleur! J'ai plutôt fait le tour des marchés aux puces de la région où j'ai pu trouver, à très bon prix, des pots à bonsaï, deux livres sur le bonsaï et des outils, qui, bien que pas spécifiquement des outils à bonsaï, pouvaient servir.

Restait maintenant à trouver des plants convenables.

Je voulais faire des bonsaïs d'intérieur. En cela, je ne suivais pas la tendance normale, car la plupart des bonsaïs sont faits avec des plantes d'extérieur et passent le gros de leur vie en plein air. Mais je restais en appartement à l'époque et n'avais aucun endroit pour faire hiverner mes plantes à l'extérieur. Dans les livres, j'ai noté plusieurs plantes qui pouvaient servir de bonsaï d'intérieur, mais je ne les trouvais pas dans les jardineries de la région. Lors d'un voyage horticole à New York, par contre, j'ai découvert une boutique de bonsaïs où l'on vendait des «starter plants» (jeunes plants pouvant servir pour le bonsaï), mais n'ayant encore reçu aucune formation, j'ai choisi des sérissas (Serrisa japonica) et des variétés à petites feuilles de Ficus benjamina. Je suis revenu alors avec cinq plants, un sac de terreau à bonsaï et deux pots de bonsaï supplémentaires. (En passant, notez qu'il est parfaitement légal de ramener des plantes d'intérieur des États-Unis pour utilisation personnelle; les restrictions sur l'importation des plantes de ce pays se limitent aux plantes d'extérieur et aux quantités commerciales.) Me voilà alors prêt à commencer!

Les premiers pas

J'ai dû tailler les racines de mes jeunes plants pour commencer, puis les placer chacun dans un pot approprié. Les pots peu profonds m'ont donné du fil à retordre, car les plants ne restaient pas en place. J'ai utilisé des élastiques pour les y fixer. Après, j'ai commencé à faire une taille sélective, selon la forme que j'envisageais pour chaque plant. Je peux vous dire que j'ai hésité longtemps avant de faire chaque coupe : je ne voulais pas faire d'erreur.

Il est surprenant comme un jeune plant légèrement taillé et dans un pot approprié prend rapidement les allures d'un bonsaï. Pas nécessairement un bonsaï à mon goût, mais mes plantes ressemblaient aux bonsaïs aux yeux des autres. Au bout de deux ans, même à mon avis, j'avais donc des bonsaïs relativement intéressants... mais il ne m'en restait plus que deux! Avec divers déplacements (mon travail de l'époque me faisait souvent m'absenter pendant trois ou quatre jours), j'avais manqué quelques arrosages et les bonsaïs ne pardonnent pas de tels écarts. J'étais donc rendu à un point critique : j'avais essentiellement un conflit entre mes bonsaïs et mon emploi. Que faire?

Puis il y a eu une exposition de plantes d'intérieur au Cercle horticole de Sainte-Foy (qui n'existe plus maintenant). J'ai décidé d'y participer et j'ai présenté, entre autres, mes deux bonsaïs. Ils ont même remporté des prix. Vers la fin de l'exposition, un homme m'a approché, offrant d'acheter mes deux bonsaïs pour 100 $. Je pensais justement à peut-être m'en débarrasser, quitte à les donner, et maintenant quelqu'un offre de me les acheter? Je n'ai pas hésité une seconde : vendus!

Aujourd'hui

Ne pensez pas que j'ai abandonné les bonsaïs pour autant. Je continue de lire sur le sujet, je vais aux expositions quand je peux et je visite des jardins réputés pour leurs bonsaïs lorsque je suis en voyage. Ma vie actuelle est encore beaucoup trop trépidante pour entreprendre la culture de bonsaïs, mais qui sait, dans 10 ou 20 ans, peut-être voyagerai-je moins. Si oui, j'aimerais reprendre. J'ai tellement eu de plaisir à les cultiver dans le passé.

Si vous avez le temps et l'intérêt pour l'art du bonsaï et songez à vous y mettre, l'exposition de cette fin de semaine sera l'occasion idéale pour voir des bonsaïs et vous informer à leur sujet auprès des experts qui seront sur place. Reste maintenant à devenir membre du Groupe Bonsaï Québec et à laisser les maîtres du bonsaï vous guider lors de vos premiers pas dans le domaine.

<p>Le poirier 'Ure' est un exemple d'un poirier très rustique (zone 3, voire 2), mais il n'est pas autofertile et exigera alors un pollinisateur de type poirier sibérien (Pyrus ussuriensis) <strong></strong></p>

Le poirier 'Ure' est un exemple d'un poirier très rustique (zone 3, voire 2), mais il n'est pas autofertile et exigera alors un pollinisateur de type poirier sibérien (Pyrus ussuriensis)

(www.jardinierparesseux.com/www.jardinierparesseux.com)

Réponses à vos questions

Q Que faire du paillis à la fin de la saison? Dans votre article du 17 mai sur la confection d'un potager, vous parlez de mettre un paillis autour des plants quand ils seront à 7 ou 10 cm, genre écales de sarrasin ou autre. À l'automne ou au printemps prochain, ce paillis qu'on a mis en surface, quel qu'il soit, est-ce qu'on doit le mélanger avec la terre avant de repartir le jardin? Vous n'en avez pas parlé. L. Renaud

R Normalement, on laisse le paillis sur place plus ou moins en permanence. C'est seulement quand on veut faire des semis, sans doute au printemps suivant, qu'on tasse temporairement le paillis de l'emplacement prévu de façon à pouvoir dégager une section de terre où semer les graines. Dès que les nouveaux semis atteignent 7 à 10 cm, on le remet en place. Cela dit, tout paillis va aussi se décomposer, plus ou moins vite selon sa composition, donc il faut en rajouter, par-dessus le vieux paillis, quand il commence à être trop mince (moins de 5 cm).

Plante porte-malheur?

Q J'ai vu il y a un peu plus de 40 ans, chez une voisine, une belle plante suspendue : un hoya (Hoya carnosa). Elle était impressionnante par sa dimension, la beauté de son feuillage et ses tiges qui partaient un peu en tous sens. Et j'ignorais qu'elle fleurissait. On m'en avait offert une tige à ce moment-là, mais quelques années plus tard, j'ai entendu dire qu'elle portait malheur. J'aimerais beaucoup que vous me disiez ce qu'il en est, est-elle porteuse de malheur? J'aimerais mieux m'en départir si c'est le cas. Je pourrais en choisir une autre porteuse de bonheur! Lise Brunelle

R Aucune plante n'est porte-malheur, tout comme aucune plante n'est porte-bonheur. Chaque personne subit, au cours de sa vie, de mauvais moments et de bons moments, mais ils ne sont nullement liés aux plantes qu'on cultive. Du moins, rarement : je concède que si on trébuche sur une potée fleurie et qu'on se casse une jambe, la plante est un peu en faute. Mais pas parce qu'elle porte malheur. D'ailleurs, si j'ai bien compris, vous cultivez cette plante depuis 40 ans. Si elle était vraiment un porte-malheur, vous ne seriez sûrement plus de ce monde après tant d'années.

Poirier sans fleur

Q J'ai depuis six ans un poirier de 2,5 m (à l'achat) qui ne fleurit jamais. J'ai suivi les conseils de l'horticulteur : carottes d'engrais à la base et coupe des branches superflues. Mais aucune fleur et encore moins de fruits. Il semble bien pourtant, avec des feuilles vertes et aucune piqûre ou dommage sur celles-ci. Endroit ensoleillé du matin au début de l'après-midi. Denis Dombrowski

R Je vois quelques problèmes possibles. D'abord, normalement, il faut attendre entre quatre et six ans après la plantation d'un poirier avant que celui-ci ne fleurisse. À la date où vous m'aviez envoyé votre message, c'était trop tôt pour savoir s'il allait fleurir ce printemps, mais logiquement, sa première floraison serait due cette année.

Par contre, l'ensoleillement me paraît adéquat, donc le problème n'est pas là. Si la plante ne fleurit toujours pas ce printemps, il est possible que vous ayez acheté un poirier insuffisamment rustique pour notre région. En effet, si la plupart des poiriers peuvent survivre en zone quatre, seulement quelques variétés peuvent y fleurir, car lors d'un hiver froid, les boutons floraux, fermés l'année précédente et en dormance sur l'arbre, gèlent et ainsi aucune fleur n'est produite.

Par contre, les bourgeons de feuille sont beaucoup plus rustiques que les fleurs et ainsi, la plante peut très bien pousser et feuiller en zone 4 même s'il ne fleurit jamais. Il existe par contre des poiriers adaptés à la zone 4 et même aux zones inférieures (zones 3 ou même 2!), mais on voit couramment des poiriers de zone 5 ou 6 (donc insuffisamment rustiques) en pépinière.  Remarquez que même si votre poirier fleurit abondamment cette année (et j'espère que ça sera le cas), cela ne garantit pas qu'il produira des fruits, car la majorité des poiriers demandent une pollinisation croisée, c'est-à-dire que le pollen apporté par les abeilles d'un autre poirier est nécessaire pour assurer la fructification. Et comme vous n'avez qu'un seul poirier, il risque de «rester vierge». Là aussi, il existe des poiriers autofertiles, c'est-à-dire des variétés où leur propre pollen peut assurer une bonne fructification, mais encore faut-il en avoir acheté un.

Donc, voici les questions à poser la prochaine fois que vous achèterez un fruitier (on voit des problèmes semblables chez les pommiers, les cerisiers, les pruniers, etc.). D'abord, cette variété est-elle assez rustique pour produire des fruits dans ma région? Et est-ce qu'elle est autofertile? Si elle n'est pas autofertile, quelle variété rustique me recommandez-vous pour l'accompagner?

Calendrier horticole

Exposition de bonsaïs

L'exposition annuelle du Groupe Bonsaï Québec de la Société des Amis du Jardin Van den Hende aura lieu au centre commercial Laurier Québec (2700, boul. Laurier, Québec) le samedi 31 mai de 9h à 17h et le dimanche 1er juin de 10h à 17h au salon Jean-Paul-Fortin, situé au 2e étage près du café Van Houtte et de Laura Petit. Gratuit. Info : 418 656-3410.

Fête des arbres

Le dimanche 1er juin aura lieu la Fête des arbres au Domaine Joly-De Lotbinière. À 10h30, il y aura une excursion guidée par Jean-Pierre Ducruc portant sur la grande biodiversité de la forêt ancienne du Domaine. À 13h30, Hélène Leclerc fera une visite guidée de l'arboretum. Toutes les familles participantes recevront un jeune plant d'arbre par participant. Rendez-vous au café-terrasse du Domaine, 7015, route de Pointe-Platon, à Sainte-Croix. Les frais d'entrée habituels s'appliquent. Information : 418 926-2462 ou communications@domainejoly.com.

Conférence sur le Chuhin

Le Groupe Bonsaï Québec de la Société des Amis du Jardin Van den Hende vous propose une conférence sur le Chuhin, soit des bonsaïs entre 30 et 60 cm de hauteur, avec le bonsaïste expert Jean Paquin, qui viendrait spécialement de Montréal pour cette occasion. La conférence aura lieu le lundi 2 juin à 19h30 au local 1240 du pavillon Envirotron, situé au 2480, boul. Hochelaga à Québec. Coût : 12 $ membres, 20 $ non-membres. Info : 418 656-3410.

La culture en pot

La Société d'horticulture de Québec vous propose une conférence présentée par Jean-Marc Pelchat intitulée la culture en pot (plantes et légumes). Elle aura lieu le mardi 3 juin à 19h30 au Centre Marchand situé au 2740, 2e Avenue Est à Québec. Coût : 5 $ non-membres. Info : 418 871-1665.

Pour toute activité horticole ou pour toute question, écrivez-nous à magazine@lesoleil.com.