Comme ailleurs au pays, Sept-Îles a pris le temps de se souvenir vendredi de la mort tragique du jeune homme originaire de La Romaine en Basse-Côte-Nord, le seul de la région à avoir perdu la vie pendant la guerre en terres afghanes. «C'est toujours émouvant ce genre de cérémonies», raconte Ivan Bobitt, qui croit néanmoins en leur nécessité.
«C'est pour l'honneur de mon fils, mais aussi pour tous les autres qui servent le pays. On voit rarement tout le bien qu'ils font en mission. Mon fils m'en parlait beaucoup, il en saisissait bien toute l'importance. C'était son choix d'y aller», soutient le père endeuillé. La mère de Christian participait pour sa part à la cérémonie principale du côté d'Ottawa, en compagnie de l'aîné de la famille, Jonathan. «Mon garçon, c'était un bon vivant, il avait un excellent sens de l'humour, il aimait jouer de la musique. C'était aussi un bon leader», se souvient M. Bobitt, qui avait l'air serein cinq ans après la mort de son fils. «C'est encore difficile [...] c'est inoubliable», a-t-il confié au Soleil.
Une quinzaine de proches et amis s'étaient réunis vendredi pour honorer la mémoire du jeune homme, à l'invitation du Navire canadien de Sa Majesté (NCSM) Jolliet à Sept-Îles. «Tu travaillais à sauvegarder la paix, tu étais semble-t-il, un soldat exemplaire qui a fait le sacrifice ultime pour ton pays», a lu devant la famille la lieutenante de vaisseau, Fanny Godbout, avant d'observer deux minutes de silence.
Plaque commémorative
Une plaque commémorative à l'effigie de Christian Bobitt a aussi été dévoilée pendant la courte, mais touchante cérémonie. Avec émotion, M. Bobitt l'a tenue dans ses mains, le temps de prendre quelques photos, avant de l'installer de façon permanente dans une vitrine d'exposition du musée de la Marine royale canadienne. «Votre garçon va avoir sa place au NCSM Jolliet», a ajouté Mme Godbout.
Le caporal Christian Bobitt et son compagnon d'armes le sapeur Matthieu Allard de Val-d'Or ont été tués le 1er août 2009, non loin de Kandahar, après qu'un engin explosif «improvisé» eut explosé près de leur véhicule blindé. Un troisième soldat a également été blessé lors du drame. Le jeune Bobitt en était à sa première mission, il devait revenir au pays deux mois plus tard.
Il était membre du 5e Régiment du génie de combat et servait au sein du 2e bataillon du groupement tactique du Royal 22e Régiment basé à Val-Cartier.