Autocars Orléans: la Gaspésie pourrait être moins desservie

Le plan de compression d'Autocars Orléans prévoit de réduire de deux à un aller-retour par jour plusieurs parcours en Gaspésie.

Le plan de compressions de services qu'Autocars Orléans déposera à la Commission des transports du Québec laisserait un trou de 100 kilomètres sans desserte, en Gaspésie, s'il est accepté. Cette zone inclut notamment Percé, une nouvelle qui fait bondir son maire, André Boudreau.


Le plan prévoit notamment réduire de deux à un aller-retour par jour le nombre d'autocars circulant du côté sud de la péninsule, mais le service arrêterait à Grande-Rivière, ce qui priverait de lien le coeur touristique de la région, Percé. Un aller-retour entre Rimouski et Carleton serait aussi abandonné, et le service entre Rimouski et Sainte-Anne-des-Monts serait réduit. S'il n'en tient qu'au transporteur, son plan entrerait en vigueur le 6 juillet, en début de saison estivale.

«Les bras me tombent, réagit le maire Boudreau, élu en novembre. On essaie de relancer le secteur touristique de Percé. On met en place des mesures pour le développement et ils nous sortent de conneries comme ça. Comment on réagit? C'est sûr que la chicane va prendre.»



Il y a un an presque jour pour jour, son prédécesseur Bruno Cloutier se démenait pour lutter contre la décision du ministère fédéral des Pêches et des Océans de fermer le quai, l'âme du village.

Villages largués

En plus de vouloir réduire le nombre de liens quotidiens à l'est de Rimouski, Autocars Orléans veut diminuer le nombre d'escales en concentrant ses arrêts en une quinzaine d'endroits, larguant ainsi des dizaines de villages.

Cet aspect inquiète André Boudreau, reconnu comme un développeur qui a entre autres été à l'origine de la Vieille usine, un projet multidisciplinaire réalisé à L'Anse-à-Beaufils, l'un des arrondissements du grand Percé.



«Entre Grande-Rivière et Gaspé, il n'y a que deux municipalités, Sainte-Thérèse et Percé. Grande-Rivière, Chandler et Gaspé gardent une partie de leurs services. Vont-ils vouloir se battre?» demande M. Boudreau.

Il s'inquiète aussi de la perte possible pour les entreprises de son secteur du transport de colis et de l'isolement que pourrait représenter l'abandon du service de passagers pour les gens qui n'ont que l'autobus.

«Le transport de colis et d'enveloppes par autobus est le plus rapide. Ça aurait un impact sur les affaires. C'est aussi un mode abordable pour les gens voulant aller à Québec, à Montréal ou à Rimouski», dit-il.

Autocars Orléans a souvent tenté de couper ses services en Gaspésie. La firme a parfois obtenu satisfaction, mais elle a souvent mordu la poussière. Elle a le devoir d'offrir un certain niveau de services dans plusieurs régions du Québec en échange de l'exclusivité de la desserte Québec-Montréal.

Il n'a pas été possible de joindre un porte-parole d'Orléans lundi en fin d'après-midi.