Ce sont principalement des activités de bétonnage qui ont été impossibles à réaliser durant la saison hivernale, a expliqué le Port de Sept-Îles. «Nous avons dû réviser le calendrier pour ne pas avoir à utiliser du chauffage et pour s'assurer d'une meilleure qualité des infrastructures en béton, entre autres», a confirmé le président-directeur général, Pierre D. Gagnon. «En hiver, ces travaux auraient pu occasionner des dépassements de coûts.»
L'administration portuaire s'est fait un point d'honneur de boucler le plus grand chantier maritime du Canada dans le respect des budgets. En 2013, pas moins de 130 millions $, soit un peu plus de la moitié du coût total, ont été dépensés pour la construction du quai. Le Port et Ottawa ont investi chacun 55 millions $ dans le projet. Cinq joueurs miniers, futurs utilisateurs, participent aussi au montage financier en allongeant 110 millions $.
Momentum brisé
«Il faut souligner que les chantiers maritimes sont extrêmement sensibles aux conditions météorologiques», ajoute le pdg. Le Port affirme aussi que la grève générale d'une dizaine de jours dans l'industrie de la construction en juin a eu une incidence sur les travaux. «C'est venu briser le momentum en chamboulant la séquence des opérations», a précisé M. Gagnon. En période de pointe, jusqu'à 320 travailleurs étaient à pied d'oeuvre au chantier d'envergure, qui en compte présentement environ 200.
Pour l'heure, le Port concentre ses activités sur des «travaux terrestres», notamment l'aménagement d'infrastructures de manutention du minerai de fer. Les deux chargeurs de navires d'une capacité de 8000 tonnes par heure sont en construction du côté de la Chine. Ces équipements permettront notamment au Port d'accueillir les plus grands minéraliers du monde, appelés Chinamax.
Le Port de Sept-Îles et Cliffs Natural Resources se trouvent toujours devant les tribunaux pour un litige entourant la vente de terrains appartenant à la minière, dans le secteur de Pointe-Noire. L'absence d'une entente pourrait compromettre l'accès des futurs usagers au quai multiusager. Les parties refusent de commenter l'affaire à ce stade.