47 interventions sur des structures routières depuis la chute d'un morçeau de béton

Le ministre des Transports, Sylvain Gaudreault, a laissé entendre que la nécessité de refaire totalement l'échangeur Turcot est un véritable secret de Polichinelle.

Le ministère des Transports du Québec a dû intervenir «par mesure de précaution» à 47 reprises lors de l'inspection de 605 structures routières survenue à la suite de l'incident de la semaine dernière, sur l'autoroute 40 à Montréal.


Le ministre Sylvain Gaudreault a publié dimanche un communiqué pour dresser un bilan de l'inspection ordonnée après que du béton s'est détaché du viaduc Henri-Bourassa, lundi dernier, pour tomber ensuite sur une voiture. L'incident n'a fait aucun blessé.

Il a spécifié que, par mesure de précaution, des travaux avaient été menés dans 47 cas afin de retirer des fragments de béton.



À lui seul, l'échangeur Turcot de Montréal a eu droit à pas moins de 13 «visites» en une seule journée. De plus, cinq interventions y ont été nécessaires pour enlever des morceaux de béton.

M. Gaudreault estime que, malgré ces statistiques, les conducteurs ne doivent pas s'alarmer.

En entrevue à La Presse Canadienne, il a laissé entendre que la nécessité de refaire totalement l'échangeur Turcot est un véritable secret de Polichinelle. Il a rappelé que la nouvelle mouture de cette structure doit être prête en 2021.

D'ici là, il a affirmé qu'il serait à l'aise à l'idée d'emprunter ce lien routier sur lequel circulent plus de 300 000 véhicules sur une base quotidienne.



M. Gaudreault a lancé que son équipe ne ménagera pas ses efforts pour que l'échangeur demeure sécuritaire ainsi que «pour éviter qu'un événement semblable à celui du 13 janvier dernier ne se reproduise à l'avenir».

Il a précisé que vu ce qui était arrivé, son «ministère a revu ses protocoles d'intervention».

Vérifications automatiques

Sylvain Gaudreault a indiqué que, à l'avenir, quand un «événement météorologique exceptionnel» surviendra, il y aura automatiquement «une série de vérifications sur les structures présentant des risques de chutes de béton».

Si c'est nécessaire, des «opérations de sécurisation» seront effectuées ultérieurement, selon lui.

Le ministre a justifié cette nouvelle approche en expliquant que «le vieillissement des infrastructures exige la modification des façons de faire».



Il espère ainsi «assurer la sécurité des usagers du réseau routier ainsi que la pérennité des installations».

Pour que ce double objectif puisse être atteint, M. Gaudreault prévient que des efforts financiers s'imposeront. «C'est sûr qu'il y a un défi dans le sens que nos structures sont vieillissantes [leur moyenne d'âge est de 38 ans]. Alors, il va falloir qu'on continue d'investir dans leur entretien et leur conservation», a-t-il dit.