L'organisation du 350e anniversaire de la paroisse Notre-Dame de Québec ne s'attendait pas à un succès de foule pendant le mois de décembre, traditionnellement une «période creuse» pour la basilique-cathédrale du Vieux-Québec.
Mais voilà qu'en moyenne, de 500 à 600 personnes franchissent chaque jour la porte sainte taillée dans ses murs, à l'occasion du jubilé de la paroisse.
«Ça varie de 100 à 1200 personnes par jour», précise le curé de la paroisse, Denis Bélanger. Depuis l'ouverture de la porte, le 8 décembre, la journée la plus achalandée a été celle de Noël, avec 1200 curieux. À certains moments, il y passe de 100 à 150 personnes à l'heure.
«Ça va au-delà des espérances», s'enthousiasme la directrice des communications du 350e anniversaire, Marie-Hélène Guay. «On n'avait pas prévu qu'il y ait autant de circulation dans l'église.»
«En 1984, à la messe du pape, on avait eu 250 000 personnes en une journée. Donc, on s'est dit que si on pouvait faire ça en une année, ce serait bon», indique Mme Guay.
Équipe de bénévoles
Le curé a dû constituer une équipe de bénévoles pour accueillir les visiteurs et répondre à leurs questions. Et on se questionne actuellement sur la prise de photos, plus intrusive que prévu. «On essaye d'intervenir le moins possible, parce que les gens vivent une expérience spirituelle. Il va falloir réfléchir à ça», glisse le curé Bélanger, qui appréhende le plus fort des visites où des groupes de pèlerins s'ajouteront aux curieux déjà nombreux.
Les organisateurs s'attendaient à ce que les visites se fassent davantage à partir du printemps, lorsque la température serait plus clémente. Car pour passer la porte sainte, il faut d'abord parcourir un sentier spirituel à l'extérieur de l'église.
Il faut croire que même le temps glacial ne freine pas les visiteurs. Au passage du Soleil lundi en début d'après-midi, déjà plus de 300 personnes avaient franchi la porte en bronze.
Étrangers venus de loin
Parmi celles-ci, des touristes étrangers - du Brésil, des États-Unis et de la Chine -, mais aussi beaucoup de Québécois.
Trois générations de la famille de Claude Gagnon, de la région de Sherbrooke, se sont notamment déplacées. Le père de Marie-Anne et d'Émile est aussi venu en compagnie de ses parents, qui arrivaient du Lac-Saint-Jean. «Je trouve ça généreux et merveilleux qu'on ait une porte sainte à Québec. C'est une belle occasion de transmettre la foi aux enfants et confirmer la nôtre», a exprimé Claude Gagnon.
Daniel Mailloux et Lucie Bourque, de Valleyfield, étaient de passage dans la capitale pour célébrer leurs 25 ans de mariage. «C'est notre jubilé, comme celui de la paroisse», a illustré M. Mailloux, qui voulait voir de près la porte sainte après l'avoir aperçue à la télévision.
«J'ai demandé où était la porte sainte. Le monsieur m'a dit : "Vous venez de la passer." Je pensais pas que c'était ça, je pensais que c'était à l'intérieur d'une pièce», rigole-t-il.
L'Américain Matthew Cox, de Nashville, semblait quant à lui davantage impressionné par la basilique-cathédrale que par l'expérience de la porte sainte. «Nous n'avons pas quelque chose d'aussi beau au Tennessee. C'est comme une leçon d'humilité, c'est inspirant», a-t-il partagé.
La porte sainte est accessible jusqu'au 28 décembre 2014. Elle sera ensuite scellée jusqu'à ce qu'une nouvelle grande occasion se présente.