Lehouillier garde la «porte ouverte» aux paquebots

D'ici 2012, un des objectifs est d'augmenter à 40 000 le nombre de passagers en embarquement et débarquement à Québec et générer des nuitées supplémentaires dans les hôtels de Québec et de Charlevoix.

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, ne ferme pas la porte à ce que des navires de croisière comme le Queen Mary 2 viennent s'amarrer au quai Paquet.


Lundi, Le Soleil révélait que la Ville de Lévis avait décliné en janvier dernier l'invitation du Port de Québec, qui lui offrait d'accueillir au quai Paquet des navires de croisière en période de fort achalandage. La direction du développement affirmait que les infrastructures d'accueil sont insuffisantes et que la présence d'un mastodonte des mers devant le quai Paquet viendrait nuire à la vue et à la vocation de parc public de la future esplanade.

Or, le maire nouvellement élu Gilles Lehouillier est plutôt tenté de revoir le dossier.



«Ce qui est sorti dans Le Soleil ce matin, ce sont des discussions du conseil municipal qui datent à peu près d'un an, grosso modo. Alors c'est sûr que tous ces dossiers-là vont être revisités. [...] On ne ferme pas la porte. C'est un nouveau conseil municipal.»

Le maire a déjà demandé à la direction générale de la Ville un état de la situation sur le développement du secteur de la traverse. L'objectif premier de cette revitalisation - qui prévoit l'aménagement d'une vaste esplanade composée de verdure, de trottoirs de bois, de fontaines et de jeux d'eau - demeure toujours de «redonner le fleuve à la population», rappelle M. Lehouillier, et cela «devra être respecté».

«Mais est-ce que les deux vocations peuvent cohabiter? Alors la question est posée et c'est ce qu'on va regarder», a-t-il avancé en marge d'une conférence de presse lundi, répétant que «la porte est ouverte». La population, assure-t-il, sera consultée et il compte aussi rencontrer la direction du Port à ce sujet, a-t-il indiqué lundi soir en séance du conseil municipal.

Gilles Lehouillier veut en savoir plus sur les potentielles retombées économiques que représente le débarquement à Lévis de milliers de croisiéristes qui, il faut le dire, doivent être redirigés vers Québec par une navette fluviale, prévoit le Port. Le maire entrevoit déjà «le développement de nouveaux petits commerces dans le secteur de la traverse» pour les inciter à explorer les environs à Lévis.



Retombées économiques

Du côté de la Chambre de commerce de Lévis, on est perplexe devant la décision de la Ville de refuser les navires de croisière. Son directeur général, Jérôme Gaudreault, a d'ailleurs appris dans Le Soleil l'existence de pourparlers entre le Port de Québec et la Ville de Lévis.

«Ça aurait été intéressant d'avoir peut-être une consultation par rapport à ça parce que, quand même, la venue d'un paquebot à Lévis peut avoir des retombées très intéressantes pour nos commerçants locaux», exprime-t-il.

Il émet par ailleurs des réserves sur l'argument évoqué par la municipalité selon lequel les paquebots nuisent au coup d'oeil. «Les bateaux bloquent la vue à Québec aussi.»

L'ouverture de Gilles Lehouillier est intéressante, selon M. Gaudreault. «Il faut regarder plus loin que la question de la vue. Je suis bien content d'entendre que le maire veut regarder ce dossier-là de plus près.»