La femme d'affaires s'établit sur la Côte-de-Beaupré où l'engagement du centre local de développement de l'endroit est exemplaire, selon elle. C'est de là qu'est parti son désir d'avoir à ses côtés un mentor. Elle avait déjà un objectif bien précis. «Je veux créer une firme, un bureau de référence avec plusieurs designers qui auraient chacun une niche de compétence.» Première étape : passer d'un à trois employés.
Bien engagée dans toutes les sphères de son entreprise, Mme Bérubé était réticente à se créer une équipe. Son mentor l'a tout de suite convaincue. «J'étais stressée d'embaucher, mais il m'a dit que c'était une décision payante d'investir trois mois de formation dans une personne. Quand je me suis décidée, deux excellentes candidates se sont présentées.» Puisqu'elle était censée embaucher une seule personne, elle en a discuté avec son mentor qui lui a suggéré de prendre les deux, puisqu'elles étaient des perles rares. «Sans lui, je n'aurais jamais pris la décision.»
Ses deux protégées ont chacune leur niche de compétence, ce que souhaitait tant l'entrepreneure. Elles désirent maintenant parfaire leur formation. Sous les conseils de Rodrigue Julien, elle a tout de suite vu le potentiel de la formation en continu pour ses employées. «La formation, c'est ce que l'employeur oublie le plus», précise Valérie. Deuxième étape : passer de trois à sept employés.
Trouver le juste équilibre
Le travail d'entrepreneur requiert également de nombreuses heures de travail par semaine, parfois trop, selon son mentor. «Il m'a dit que si je travaillais plus que 35 heures par semaine, je travaillais trop. Il faut savoir s'arrêter, pour les enfants, pour la vie en général. Avant, je pouvais travailler plus de 12 heures par jour, 7 jours par semaine.»
«Mon mentor m'appuie dans tout ça. Dernièrement, il m'a offert un livre sur la nourriture. Il me parle de sujets qui me font grandir en tant que personne et qui me font me découvrir. Il me fait prendre conscience de plusieurs choses. Il m'amène une certaine stabilité», ajoute la femme d'affaires.
Le prochain projet de Valérie Bérubé, un local à l'image de sa compagnie Inside Design qui comprendrait une salle de conférence et une collection d'échantillons de toutes sortes, disponibles aux autres designers. «Je ne sens pas cette énergie-là de la part des designers. C'est du "surtout copie-moi pas!" Je reproche un peu ça au milieu. Je respecte beaucoup le dialogue et l'entraide entre les compétiteurs.»
Vraisemblablement, la tradition d'entraide des gens de la Côte-de-Beaupré a déteint sur la jeune femme de Québec.
Rodrigue Julien a commencé il y a une dizaine d'années à s'engager dans le mentorat d'affaires avec Entrepreneuriat Laval. «À ce moment-là, nous n'avions pas de formation pour guider les jeunes entrepreneurs. Avec SAGE-Mentorat d'affaires, c'est réellement complet», indique celui qui accompagne sept mentorés à la fois.
«Pour moi, c'est une mission de vie. Je pourrais continuer à faire de l'argent tout seul dans mon coin, mais ce n'est plus ça qui motive. Je veux avoir l'impression d'être utile, c'est ma recette du bonheur», lance M. Julien. D'autre part, il est toujours actif dans le monde des affaires et tire lui-même encore quelques conseils de ses «mentors».