Le mouvement mondial Before I Die aura fait tourner les regards pendant 45 jours devant le Théâtre de la Bordée, rue Saint-Joseph. Le principe était simple : compléter les «Avant de mourir, je veux...» inscrits plusieurs fois sur un tableau noir par un rêve enfoui en soi.
«Devenir immortel», «pleurer chaque jour devant un objet de beauté», «danser le cha-cha-cha» et «monter à dos d'éléphant» font partie des derniers rêves inscrits hier sur le mur avant qu'il ne soit démantelé par ses instigateurs.
Proposition d'art urbain
Le collectif Les Inspirés avait importé l'idée qui est née en 2011 à La Nouvelle-Orléans et qui a voyagé à l'aide des réseaux sociaux pour occuper aujourd'hui plus de 250 murs répartis dans 40 pays.
L'une des cofondatrices des Inspirés, Élise Rousseau, était visiblement satisfaite du succès remporté par la proposition d'art urbain, qui les a forcés à effacer le tableau «plusieurs fois par semaine» pour permettre au plus grand nombre de s'exprimer.
«Les gens ont vraiment besoin d'avoir des occasions de se rassembler et de se ramener à la base, de ce qui est important pour eux. C'était étonnant de voir les gens s'ouvrir comme ça et de parler entre inconnus devant le mur de ce qu'ils voulaient faire avant de mourir», partage-t-elle.
Mme Rousseau rappelle que la Ville avait permis l'installation du mur pour une durée de 45 jours seulement, sans possibilité de recommencer durant l'année. «Peut-être que ça va inciter la Ville à voir que les citoyens ont le goût de s'impliquer à leur façon et de s'approprier les milieux publics», laisse-t-elle tomber.
Élise Rousseau n'exclut pas le retour de l'initiative dans l'avenir, peut-être sous une autre forme. «On peut changer les termes du mur aussi. Ça pourrait être, par exemple, "Pour la Ville de Québec, je veux...", et les citoyens pourraient écrire ce qu'ils veulent pour leur ville», avance-t-elle.