Warpzone: rassemblement d'amateurs des premières consoles de jeu vidéo

Le Warpzone accueillait le meilleur du jeu vidéo et le pire, comme la console Virtual Boy de Nintendo.

Le temps d'une nuit, la grande histoire des civilisations s'est résumée aux exploits de Super Mario contre Bowser, aux violents combats des Street Fighter et aux conquêtes de Link au royaume d'Hyrule.


La nostalgie coulait à flot dans la nuit de samedi à dimanche au Musée de la civilisation de Québec. En marge de son exposition sur l'histoire du jeu vidéo, l'institution culturelle accueillait le Warpzone, un condensé de ce que les toutes premières consoles de jeu vidéo ont offert de meilleur - et de pire.

Un voyage dans le temps, où Nintendo dominait et où Sega multipliait les consoles. Avant le jeu en ligne et la dématérialisation des titres, où il fallait souffler dans les cassettes et régler manuellement un gros téléviseur cathodique.

De cette époque glorieuse, les organisateurs du Warpzone ont ressuscité - et branché - 400 jeux et des dizaines de consoles. De quoi ravir jusqu'au milieu de la nuit les premiers fans de Yoshi et Pac-Man.

«Le jeu vidéo, ce n'est plus juste un trip de gamer. C'est aussi un phénomène de génération», illustre Luc Racine, un des artisans de la nuit magique. «Nos grands-parents jouaient aux cartes, aux jeux de société. Nous, ce sont les jeux vidéo.»

La fascination du rétro n'a rien de surprenant pour ce passionné. «Il y a une question d'intemporalité là-dedans. Le trip de revenir à l'original, de revenir aux sources. Se rendre compte qu'à travers tous les gadgets qu'on met en place dans la société d'aujourd'hui, on voit que des gens avec peu de moyens, peu de technologie, ont fait des jeux qui ont captivé des générations.»

Pas que les vieux

La nostalgie ne touche pas que les vieux joueurs (dans la trentaine!). Les organisateurs ont décidé de finalement ouvrir leurs portes aux mineurs devant la demande.

Propriétaire de la boutique La Planque dans Saint-Roch, Éric Bourgault constate une vague d'intérêt de la part des ados contemporains. «Il y a beaucoup de jeunes qui viennent aux magasins, qui ont 15, 16 ans et qui collectionnent les jeux. Ils jouent à des jeux rétro plutôt que de jouer à la PS3. Ils jouent à des jeux beaucoup plus vieux qu'eux!»

Samedi, Éric Bourgault avait trimballé au Musée sa précieuse arcade de Killer Instinct, un monstre vieux de 20 ans. Il déambulait sur le plancher au milieu des vieilles consoles - la géante 32X de Sega, la puissante et très chère Neo Geo. Chacune a son histoire. Pas toujours glorieuse.

Mais les jeunes la redécouvrent. Et paient souvent le fort prix. La nuit au Musée aura ainsi permis à une nouvelle génération de toucher à des titres inaccessibles, devenus trop chers en raison de la demande. «Il y a des jeux super rares dans le rétro», soutient Éric Bourgault. Des vieilles cassettes trouvent parfois preneurs pour des centaines de dollars. Pas étonnant qu'elles finissent au Musée.