Le directeur des communications de l'Église catholique de Québec, Jasmin Lemieux-Lefebvre, a expliqué que lui et son entourage ont souri à la lecture de l'article de La Presse publié dans Le Soleil, vendredi, intitulé «Les non-croyants plus intelligents, selon une étude».
Selon ce qui a récemment été dévoilé dans la revue Personnality and Social Psychology Review, les gens religieux sont en moyenne moins intelligents que les athées.
«C'est un très vieux préjugé populaire : croire, est-ce con?» a entamé celui qui travaille pour l'Église catholique depuis plus d'une décennie. Pour lui, le débat est le même que celui opposant Dieu et la science. «Personnellement, je pense que les deux peuvent vivre ensemble», insiste-t-il.
Comme preuve, il parle de génies scientifiques de toutes les époques qui étaient de fervents croyants. «Louis Pasteur est mon préféré. Il a dit : "Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science nous y ramène."»
Pour M. Lemieux-Lefebvre, le rapport entre quotient intellectuel (QI) et croyance est un lien «dangereux» qu'il n'«achète vraiment pas». N'empêche, il se réjouit d'avoir une tribune pour ouvrir le dialogue.
«Je ne sais pas si à un certain moment l'église a laissé entendre qu'elle n'était pas ouverte à ces questions, à la non-croyance, se questionne-t-il. Mais c'est vraiment une perception, parce que je vois des gens qui sont heureux de pouvoir discuter.
«En société, et surtout à une époque où on se pose beaucoup de questions sur la laïcité et tout ça, c'est tellement important de dialoguer entre "croyants" et "non-croyants" et des études comme celle-là nous permettent d'avoir ces discussions.»
Une réponse à l'étude
Bon joueur, il a accepté de répondre à quelques arguments présentés dans l'article, malgré que l'étude comporte, selon lui, plusieurs biais importants.
Première explication de l'étude : «Les gens intelligents seraient moins portés à se conformer aux règles et résistent donc davantage aux dogmes religieux». «C'est l'idée que parce qu'on est religieux ou croyants, on devrait arrêter de penser, avance Jasmin Lemieux-Lefebvre. Il a des choses que certains ne comprennent pas, mais auxquelles ils décident de croire tout de même.»
Deuxième explication : «Les gens qui brillent aux tests de QI tendent à penser de façon analytique plutôt qu'intuitive. Or, les croyances religieuses résistent souvent mal à l'analyse rationnelle.» «Il y a des gens avec un certain type d'intelligence, ceux très cartésiens, qui ont de la difficulté à accepter le mystère», estime-t-il.
Il ouvre une petite porte au fait que ces types de personnes peuvent réussir mieux aux tests de QI et ainsi venir produire une infime différence entre les résultats des athées et des croyants. Tout en ajoutant qu'il faut être extrêmement prudent avec ce genre d'affirmation.