Fermeture de gares dans la région de Québec: quatre emplois perdus

Les gares fermées par Via Rail, comme celle de Charny, étaient toutes gérées par des sous-traitants.

L'annonce par la société d'État VIA Rail de la fermeture en octobre des gares de Charny, sur la Rive-Sud de Québec, et de Rivière-à-Pierre, dans Portneuf, amènera la perte de quatre emplois, dont celui de celle qui agissait depuis quelques années comme gérante et responsable de ces deux gares.


«Comme je suis une sous-traitante, je n'ai aucune protection. Je perds mes deux petites gares et je n'aurai plus d'emploi cet automne», explique au bout du fil Danielle Cyr, soulignant que les gares dont VIA Rail a annoncé récemment la fermeture étaient toutes gérées par des sous-traitants.

Deux bagagistes et une autre employée à temps partiel qui travaillaient dans les deux gares se retrouveront aussi au chômage. Simon Larocque, un étudiant rencontré dimanche à la gare de Charny, est l'un d'eux.



«C'est dommage car je perds un travail intéressant qui me permettait un contact avec le public», explique celui qui partage durant la saison estivale ses 25 heures de travail avec son frère. «Depuis l'annonce de la fermeture, il y a quelques clients, surtout des personnes âgées, qui déplorent qu'on perde un patrimoine en fermant cette gare», poursuit-il.

Pas de surprise

Danielle Cyr avoue toutefois ne pas avoir été surprise de la décision de VIA Rail. «Il y a beaucoup de gens de VIA et du CN qui me disaient que ça allait fermer. À Rivière-à-Pierre, la gare avait déjà été fermée avant d'être relancée, il y a environ quatre ans, de façon temporaire», explique la gérante.

La dame rappelle que c'est la quantité de billets imprimés qui est utilisée pour décider de maintenir ou non une gare ouverte. «Et pendant une certaine période, certains billets n'étaient accessibles que par le Web, ce qui déplaisait à certains clients. On nous interdit aussi d'imprimer des billets quand des personnes ont de la difficulté à comprendre ou à imprimer leur fiche d'embarquement», poursuit-elle.



À Rivière-à-Pierre, une pétition circule déjà afin d'inviter le gouvernement fédéral à changer son fusil d'épaule. Selon Mme Cyr, plus de 200 personnes y auraient déjà apposé leur signature afin de demander le maintien de la gare.

Dévitalisation

Le consultant ferroviaire Jacques Vandersleyen, expert en train et en développement régional, croit de son côté que la fermeture de la gare de Charny entraînera une dévitalisation des régions de la Rive-Sud.

«Depuis que la gare de Lévis a été fermée en 1998, Charny était le dernier point en Chaudière-Appalaches entre les points extrêmes de Montmagny et Laurier-Station. Fermer Charny, c'est une tentative manifeste d'étrangler les possibilités de développement régional et de décourager les usagers du transport en commun», explique celui qui aurait plutôt vu le développement d'un train de banlieue pour rentabiliser la voie ferrée.

«Il faudrait profiter des installations ferroviaires existantes pour mettre en place des trains d'heure de pointe. Une somme de 250 000 $ avait déjà été octroyée pour une étude sur le sujet, mais on n'en entend plus parler depuis 2010. Tout est là, sauf la volonté politique!»