Oui à l'autobus, mais il doit être efficace, dit le CAA

«Le CAA n'est pas contre les transports collectifs et la mobilité durable, bien au contraire, mais attention, pour nous, il faut faire la démonstration claire qu'on est à même de desservir l'usager car c'est avant tout à lui qu'on doit penser», commentait dimanche Philippe Saint-Pierre, porte-parole du CAA.

Même s'il est favorable à l'utilisation des transports en commun, le CAA-Québec invite cependant à ne pas tomber dans la facilité, comme l'a fait selon lui vendredi le ministre des Transports Sylvain Gaudreault quand il a dit de prendre l'autobus aux automobilistes en colère contre les embouteillages causés par les travaux routiers.


«Le CAA n'est pas contre les transports collectifs et la mobilité durable, bien au contraire, mais attention, pour nous, il faut faire la démonstration claire qu'on est à même de desservir l'usager car c'est avant tout à lui qu'on doit penser. C'est souvent une question de gouvernance: il faut que les autobus arrivent à l'heure et s'assurer qu'il y en ait suffisamment. Ce n'est pas vrai que dans tous les cas, l'autobus est flexible et convivial», commentait samedi Philippe Saint-Pierre, porte-parole de l'organisme.

Pour l'avoir expérimenté, M. Saint-Pierre ajoute que les horaires et les trajets d'autobus ne sont pas toujours adaptés à la réalité des travailleurs et des gens qui doivent aller reconduire ou chercher leurs enfants à l'école ou à la garderie.



«Moi-même, j'ai utilisé pendant des années les services du Réseau de transport de la Capitale et l'accessibilité n'était pas toujours là, la fréquence non plus. Un service de transport en commun doit permettre aux gens de se déplacer sans inconvénient majeur. C'est le cas à Sainte-Foy, qui est très bien desservi, mais ce n'est pas toujours le cas en périphérie, par exemple à Val-Bélair», poursuit-il, mentionnant également au passage les gens qui habitent à l'extérieur de Québec, notamment à Portneuf, et qui travaillent dans la capitale.

Un mal nécessaire

Le CAA-Québec déposera le 21 juin un mémoire à l'occasion de la consultation publique sur la politique québécoise de mobilité durable. «C'est un peu le point de vue que nous défendrons: si le service de transport collectif n'est pas efficace, les gens ne l'utiliseront pas. Il faut donner à l'usager les arguments qui font en sorte qu'il prendra l'autobus», poursuit Philippe Saint-Pierre.

Quant aux travaux routiers qui perturbent la circulation durant la saison estivale, le CAA-Québec estime qu'ils sont un mal nécessaire. «Oui, il y a des travaux qui viennent hanter les automobilistes à chaque été, mais ça fait plusieurs années qu'on demande au gouvernement de réinvestir dans le réseau routier et, depuis trois ou quatre ans, il le fait. Il y avait obligation d'agir après plusieurs années où ça n'avait pas été fait.»