{"accessibility":"FREE","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9b1a0132-8842-42fb-910a-96a410e4a765.jpg&width=1024&stripmeta=true","description":{},"imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9b1a0132-8842-42fb-910a-96a410e4a765.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Lévis","name":"Jean-François Néron","source":"Le Soleil"}],"channel":"Société","chapters":[{"caption":"

Chaque jour, Nancy Bérubé et Sylvain Girard se plongent dans des listes d'objets et de prix dans l'espoir de récupérer la totalité, ou presque, des biens perdus dans l'incendie.

","contentType":"image","credits":"Le Soleil, Erick Labbé","position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F5591b31d-8e1e-40db-86f9-369c57b0b800.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"caption":"

Le feu d'origine électrique a complètement rasé la résidence de la rue des Grands-Champs dans la nuit du 23 janvier.

","contentType":"image","credits":"Photo collaboration spéciale Steve Jolicoeur","position":2,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F43acf400-7583-4dad-b164-342e4b3a13f0.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":3,"text":"C'est dans une allée d'épicerie que Nancy Bérubé a réalisé l'ampleur du drame que vivait sa famille. Du dentifrice au sel de table, elle devait tout acheter. Bien qu'elle avait déjà fait son marché quelques jours auparavant.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":4,"text":"Dans la nuit du 23 janvier, un incendie d'origine accidentelle a détruit la résidence de Mme Bérubé et de son conjoint, Sylvain Girard, rue des Grands-Champs, dans le secteur Neufchâtel. Par un froid extrême, ils ont quitté à la hâte le foyer qu'ils habitaient depuis 2000 avec leur fils, Jérôme, 12 ans. Malgré l'effort des pompiers, leur chez-soi est une perte totale.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":5,"text":"«On enfile un jean, un chandail et on pense uniquement à sortir», relate Mme Bérubé. «Ma femme était là, mon fils aussi. Le reste, je me disais que c'était juste du matériel», ajoute M. Girard. Il est vrai que «du matériel», ça se remplace. Mais quel casse-tête, réalisera-t-il plus tard.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":6,"text":"Celui-ci s'est dit impressionné de la rapidité avec laquelle sa famille a été prise en charge. Les premières offres de service sont survenues au moment où les flammes léchaient encore la structure. «On ne peut pas s'imaginer la multitude de services qu'on a. Toutes les entreprises après-sinistres étaient là, se rappelle M. Girard. Avant de signer un papier, on regarde, on lit. On se demande s'ils ne veulent pas nous flouer. Ça finit par aller quand même», raconte celui qui affirme ne pas s'être senti agressé. Quoique cette impression n'est pas partagée par tous les sinistrés.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":7,"text":"Après avoir appelé sa compagnie d'assurances, la nuit même de l'incendie, le couple a retenu les services d'une entreprise pour les accompagner dans toutes les étapes de leur longue reconstruction.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":8,"text":"M. Girard a passé sa journée du 24 janvier en robe de chambre. Ce n'est pas qu'il voulait «prendre ça relax» en raison de la dure épreuve de la veille, mais plutôt parce que c'était son unique vêtement qui ne sentait pas la fumée. Pour le consoler, sa femme lui a dit qu'elle le marierait de nouveau, même accoutré de cette façon, relate-t-elle, à la blague. C'est beau l'amour, surtout quand c'est tout ce qui reste...","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":9,"text":"Souvenirs envolés","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":10,"text":"La famille a ensuite été déménagée dans un douillet condo de Val-Bélair, le temps de retrouver un toit permanent. Une fois qu'elle a été installée temporairement, le travail ne faisait que débuter. Le couple devait aussi retourner sur les lieux de l'incendie. Pas facile de regarder les souvenirs encore fumants de ce qui a été votre sa vie pendant 13 ans.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":11,"text":"Parmi les décombres, peu d'objets semblaient récupérables. Il fallait racheter des appareils électroménagers. L'ensemble de salon, aussi. La vaisselle, les luminaires, etc. Un inventaire qui compte également bien des choses irremplaçables.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":12,"text":"Dans la chambre de Jérôme, figé dans la glace à - 30 °C, l'ourson de son enfance gisait sur le lit. «On a découpé la couverture tout autour de la peluche pour pouvoir la récupérer», raconte Mme Bérubé.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":13,"text":"Elle-même a eu un choc lorsqu'elle a vu l'état d'une table de cuisine et d'une chaise haute pour bébé qu'elle avait fabriquée avec son père. Dans le rayon des souvenirs, c'est le genre d'objets qu'on ne veut pas voir disparaître. «Il y avait aussi, accrochés aux murs, des tableaux peints par ma mère. Ç'a avait une valeur inestimable. C'est triste», laisse-t-elle tomber.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":14,"text":"La sinistrée a subi un autre choc à l'épicerie alors qu'elle tentait de se redonner un semblant de vie normale. «J'ai réalisé que je repartais à zéro. Nous avions besoin de tout. Je me souviens lorsque je suis passé devant le bacon. Je me suis dit: \"J'en ai acheté il y a trois jours et j'ai passé au feu. Là, j'en achète pas.\" C'est ridicule, je sais. C'était ma façon de briser le mauvais sort», explique-t-elle, sachant que sa pensée n'était pas rationnelle.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":15,"text":"«La broue dans le toupet»","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":16,"text":"Les jours qui ont suivi, depuis, ont passé à la vitesse grand V. Entre un appel reçu et un composé, une visite avec un expert sur les lieux de l'incendie et une tournée de magasinage, se multiplient les cartes professionnelles, les numéros de téléphone, les adresses et les rendez-vous. «À un moment donné, on ne savait plus qui était qui...», lance M. Girard.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":17,"text":"Heureusement, Mme Bérubé a eu la possibilité de prendre 14 jours de congé. «Chaque jour, au début, on devait se rendre sur place. C'est beaucoup de \"promenage\", de déplacements. Ça roule, ça roule. Je me disais, et je me dis toujours que ce n'est pas le temps de s'effondrer», a-t-elle confié au Soleil, qui a rencontré le couple pendant qu'il était encore dans le processus de reconstruction.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":18,"text":"Visualisation","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":19,"text":"Un autre exercice quotidien consiste à faire de la visualisation. Au contraire des athlètes qui se projettent dans des performances à venir, eux s'imaginent assis à la cuisine, dans le salon ou la chambre à coucher de leur ancienne résidence. Ils tentent de se souvenir, dans le détail, ce que contenait le premier tiroir de la commode près de la porte ou l'étagère du fond.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":20,"text":"«On nous a dit que tous ceux qui reviennent dans leur maison se disent: \"C'est vrai, j'avais telle ou telle affaire à cet endroit\"», souligne M. Girard. La tâche de reconstitution demande temps, minutie... et une sacrée bonne mémoire.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":21,"text":"L'autre partie de la tâche, tout aussi ingrate, est la recherche de prix pour chaque objet. C'est une nécessité pour obtenir un dédommagement de l'assureur. Résultat: ils obtiennent des pages et des pages d'un inventaire qui n'existe plus.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":22,"text":"Heureusement, le couple Girard-Bérubé peut accomplir cette corvée en dégustant une des bouteilles de vin récupérées au sous-sol. Pour cela, ils rendent grâce à l'étanchéité de leur cellier.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":23,"text":"Au figuré comme au sens propre, ils boiront leur vin jusqu'à la lie.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":24,"text":"*****","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"

Même si la structure de la maison était toujours debout, la famille a tout perdu dans l'incendie criminel comme le témoigne cette photographie de la cuisine. Total des dommages: 255 000 $.

","contentType":"image","position":25,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F7ded858c-758c-4a50-8b32-48aaab3fb875.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":26,"text":"Dur sur le moral","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":27,"text":"Les stigmates d'un incendie sont douloureux et longs à guérir. Lorsqu'une main criminelle en est responsable, ils n'en sont que plus intenses... surtout pour les enfants.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":28,"text":"C'était l'après-midi du 6 décembre 2011. Martin et Rachel travaillaient. Leurs enfants de 5 et 7 ans étaient à l'école. La maison était vide. Enfin, la famille le croyait-elle. En réalité, trois jeunes inconnus s'affairaient à mettre le feu après s'être introduits par effraction.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":29,"text":"C'est ainsi qu'une période des Fêtes qui s'annonçait joyeuse a tourné au drame pour la petite famille. «Ils ont brisé mon Noël», s'est plaint, avec raison, un des enfants.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":30,"text":"Le ressentiment alimenté par la dimension criminelle de l'incendie est encore bien présent aujourd'hui lorsque le couple raconte son histoire. «Moi, j'ai commencé par épuiser ma banque de congés de maladie. Après, j'ai arrêté de travailler pendant deux mois à mes frais», se souvient Rachel. De son côté, Martin essayait tant bien que mal d'ajuster son horaire pour épauler son épouse dans les nombreuses démarches à entreprendre en pareilles circonstances.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":31,"text":"Peur et pleurs","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":32,"text":"«Ça été difficile pour les enfants. Ils étaient déracinés. Ils ont vécu trois mois loin de leurs amis dans un endroit qui n'était pas chez-eux. Évidemment, Noël a été bien différent cette année-là», relate le père.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":33,"text":"Ce qui le met le plus en colère, ce sont les conséquences psychologiques de l'incendie criminel sur ses enfants. «On a fait une demande d'aide à l'Indemnisation des victimes d'acte criminel. On a été obligé de rencontrer un psychologue pour notre fille. Elle souffrait d'anxiété et d'insomnie», ajoute Martin.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":34,"text":"«Mon fils a caché sa banque pendant six mois sous lit et il ne voulait pas aller jouer au sous-sol parce qu'il savait que c'est par là que les voleurs étaient entrés», renchérit sa conjointe.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":35,"text":"«Heureusement qu'on est fait fort parce qu'on avait la mêche courte», se rappelle monsieur, soulignant qu'ils s'étaient imposés un rythme très rapide pour reconstruire, quitte à trouver ça épuisant. La clé pour traverser l'épreuve: la famille et les amis. «Par exemple, on nous offrait des plats préparés. C'est déjà ça de moins à faire. Avoir un bon entourage, c'est un must dans ce temps là», conviennent-ils.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":36,"text":"Recherche de justice","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":37,"text":"Les auteurs de l'incendie, d'âge mineur, ont été arrêtés et inculpés. En plus des accusations criminelles, ils font aussi face à une poursuive civile. C'est d'ailleurs dans le but de ne pas nuire au dossier que Le Soleil a choisi de dissimuler la véritable identité du couple appelé Martin et Rachel dans le texte.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":38,"text":"«Pourquoi poursuivre? La décision a été difficile à prendre. Autant les Américains poursuivent pour n'importe quoi. Autant, nous, on a le pardon trop facile», soulève le père. ","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":39,"text":"Pour des raisons économiques, ils ont intenté une poursuite devant la Cour des petites créances. Ils ne voulaient pas payer des milliers de dollars pour un avocat sans savoir s'ils allaient en retirer quelque chose. Mais que réclament-ils exactement puisque leur assureur a déjà payé pour les dommages.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":40,"text":"«Ne serait-ce que pour la perte de salaire de mon épouse, ça vaudrait la peine. Il y a aussi tout le trouble et les inconvénients que ça nous a causé.» La réclamation maximale permise par cette instance est de 7000 $.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":41,"text":"«Le message dans la démarche est l'empathie avec les parents de ces enfants-là [les auteurs de l'incendie]. Mais je ne veux pas payer pour leurs gaffes», conclut Martin.","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]}],"creationDate":"2013-06-08T09:00:00.000Z","externalIds":{"WCM_ARTICLE_ID":"4659069"},"firstPublicationDate":"2013-06-08T09:00:00.000Z","free":true,"id":"de9ec971386131ad00752c12550d468c","lead":"Voir sa résidence partir en fumée est une épreuve pénible. Dès que les flammes s'éteignent, en débute une autre: la reconstruction. Longue et éreintante, elle demande temps et persévérance. Le Soleil a rencontré deux familles qui ont connu les affres d'un incendie.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2013-06-08T09:00:02.000Z","publications":[{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualite"}],"slug":"2013/06/08/tout-perdre-dans-un-incendie-de9ec971386131ad00752c12550d468c","tags":[],"templateName":"article3","title":"Tout perdre dans un incendie","type":"article","url":"global/contents/de9ec971386131ad00752c12550d468c.json","visual":{"caption":{"fr":"-"},"contentType":"image","credits":{"fr":"-"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fa0752f17-6933-4216-a673-fdef4902ddc4.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"adTargetSectionKeys":["actualite"],"canonicalSiteCompositeKey":"lesoleil/site","color":"#ff0000","displayedSection":{"color":"#ff0000","id":"2","key":"actualite","name":"Actualités","position":0,"sectionId":"2","slug":"actualite","url":"site/sections/actualite.json","isRoot":true},"mainVisual":{"caption":"-","contentType":"image","credits":"-","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fa0752f17-6933-4216-a673-fdef4902ddc4.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"section":{"color":"#ff0000","id":"2","key":"actualite","name":"Actualités","position":0,"sectionId":"2","slug":"actualite","url":"site/sections/actualite.json","isRoot":true},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fa0752f17-6933-4216-a673-fdef4902ddc4.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}