Une Charte pour sensibiliser à la beauté des paysages gaspésiens

La Charte invite Hydro-Québec à faire sa part pour éviter que la trop grande présence de fils électriques altère les paysages gaspésiens.

Pour la mise en oeuvre de la Charte des paysages de la Gaspésie dévoilée vendredi à Sainte-Anne-des-Monts, en Haute-Gaspésie, la Conférence régionale des élus de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (CREGIM) tient à sensibiliser les différents acteurs concernés et la population à la valeur et à la fragilité des paysages de son territoire. Elle invite notamment Hydro-Québec et le ministère des Transports à faire leur part.


«Les réseaux de fils de différentes natures et les poteaux ou les pylônes qui les supportent sont très présents dans le paysage gaspésien, peut-on lire dans la Charte. Non seulement ils les altèrent, mais ils gênent souvent la vue sur de très beaux paysages.» «Quand on fait des photos de paysages, on le fait à travers les fils électriques», regrette le chargé de projet de la CREGIM, Aurélien Bisson.

Le chargé de projet a rappelé l'importance du corridor routier de la Gaspésie, soit la route 132, un axe classé parmi les 25 plus belles routes panoramiques de l'Amérique du Nord par l'Atlas routier Michelin.



À ce chapitre, le préfet de La Haute-Gaspésie a profité de la présence du ministre responsable de la Gaspésie, Gaétan Lelièvre, pour interpeller son gouvernement par rapport à certains travaux routiers qui entravent l'accès aux paysages maritimes et riverains. «À Marsoui et Rivière-à-Claude, l'enrochement qui a été fait par le ministère des Transports est très laid», a lancé Allen Cormier. «C'est un massacre», ne s'est pas gênée de renchérir la mairesse de Sainte-Anne-des-Monts, Micheline Pelletier.

La Charte enjoint aussi le ministère des Transports et les municipalités à réglementer l'affichage commercial en bordure des routes et des rues. «La prolifération de panneaux publicitaires par endroits contribue à l'altération des paysages de la région», énonce la Charte. Il n'y a pas si longtemps encore, s'il y avait une municipalité qui battait tous les records d'affichage de tout acabit sur la péninsule, c'était bien Sainte-Anne-des-Monts. «On a pris de l'avance en se donnant une réglementation sur l'affichage», se targue maintenant la mairesse Pelletier.

Selon Aurélien Bisson, qui a oeuvré à l'élaboration de la Charte des paysages pendant un an, sa mise en application favorisera la reconnaissance et la mise en valeur de certaines caractéristiques qui font la réputation de la Gaspésie et qui lui ont valu cinq distinctions du magazine National Geographic Traveler au cours des dernières années. «On a les 25 sommets les plus hauts du Québec et on n'a pas de route des montagnes comme dans Charlevoix», a rappelé le chargé de projet.

Adhésions rapides



Au cours du dernier mois, 36 organisations du territoire ont adhéré à la Charte des paysages de la Gaspésie, dont 4 ministères, 4 MRC, 13 municipalités, les 3 parcs nationaux du territoire, l'Association touristique de la Gaspésie et quelques attraits.

Parmi les ministères, celui du Tourisme n'y figure pas. Cela n'a pas empêché son ministre de vanter l'adoption de cette nouvelle charte. «Vous êtes les premiers au Québec, a avancé Pascal Bérubé lors du dévoilement. Aucune autre région n'a ça.» Pourtant, la Gaspésie est la troisième région touristique du Québec à se donner une charte des paysages, après l'Estrie et les Laurentides.