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Les chiffres fournis par la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) permettent de connaître le nombre de contraventions qui ont été payées ou pour lesquels les automobilistes ont été reconnus coupables à la suite d'un procès. On ne connaît pas la quantité de contraventions toujours contestées devant les tribunaux.
Ce qui est frappant avec les statistiques obtenues auprès de la SAAQ, c'est de constater qu'entre 2009 et 2011, l'infraction du cellulaire au volant s'est classée au quatrième rang parmi le type de contraventions les plus souvent données aux usagers de la route par les policiers.
Les excès de vitesse demeurent, et de loin, le principal vice des automobilistes québécois, avec plus de deux millions de contraventions durant la période de référence. Le non-respect d'un panneau d'arrêt se classe bon deuxième, alors que le port de la ceinture de sécurité et le cellulaire au volant bataillent ferme pour la troisième position, devant le fait de griller un feu rouge.
Le capitaine Claude Lefebvre, de la police de Québec, n'est pas du tout surpris de ces statistiques, étant donné que le nombre de cellulaires en circulation au Canada a explosé, passant de 100 000 en 1987, à 26 millions en 2012. Les textos au volant représentent un phénomène qui n'est pas en recul, loin de là, selon M. Lefebvre.
«Quand un automobiliste rit en regardant ses doigts en lieu de regarder en avant, c'est assez clair qu'elle est en train de texter, affirme-t-il. Nos policiers interpellent régulièrement des automobilistes surpris à texter dans la circulation.»
Depuis quelques années déjà, des patrouilleurs et des policiers à moto de la ville de Québec sont parfois affectés uniquement à la surveillance des automobilistes délinquants qui discutent, mais surtout, envoient des messages textes en conduisant. Des opérations nationales sont parfois mises en place par les différents corps de police au Québec, tellement le phénomène prend de l'ampleur.
«Afin de ne pas se faire prendre à parler au cellulaire par les policiers, les gens ont commencé à envoyer des messages textes à la place. Les automobilistes ont voulu ainsi se protéger des contraventions avec les textos, mais cela a créé un tout autre problème, beaucoup plus dangereux. On évalue qu'un automobiliste qui texte peut arrêter de regarder la route pendant une période variant entre quatre et six secondes. C'est énorme!»
Le président de la Table québécoise de la sécurité routière, Jean-Marie De Koninck, croit que le gouvernement du Québec devrait réfléchir sérieusement à la possibilité d'augmenter le montant des amendes pour le cellulaire au volant, et surtout, le nombre de points d'inaptitude. Présentement, un automobiliste pris en flagrant délit voit trois points d'inaptitude être ajoutés à son dossier de conduite et il doit payer une amende de 115 $. Un coroner recommandait récemment que le nombre de points d'inaptitude soit majoré à neuf.
«En tant que société, on a été surpris par cette nouvelle technologie des téléphones intelligents et des médias sociaux. Plusieurs personnes ont développé une dépendance envers cette technologie-là, ça me semble évident», précise-t-il.
«Mais dans la population en général, on sent que présentement, il y a une intolérance grandissante envers ce phénomène du cellulaire et du texting au volant. On a des accidents sérieux, qui blessent gravement et tuent des gens. Dans ce contexte, parfois, les gouvernements n'ont pas le choix de suivre avec des mesures de contrôle plus sévères, quand la société réclame du changement», conclut M. De Koninck.
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Payer ses contraventions en ligne
À l'instar des citoyens d'autres villes de la province, les gens de Québec pourront bientôt payer leurs contraventions par Internet à l'aide du système Constats Express. La Ville de Québec injecte 110 000 $ dans l'implantation à la Cour municipale de Québec de ce service Web déjà utilisé dans différentes villes dont Shawinigan, Lachute, Châteauguay et Trois-Rivières. «Ce module permet aux citoyens d'effectuer le paiement en ligne de leurs comptes d'infraction. Auparavant, les citoyens ne pouvaient acquitter leur paiement que par téléphone ou en se déplaçant au guichet de la Cour municipale», peut-on lire dans le document d'une rencontre du comité exécutif de mercredi.
- Avec Valérie Gaudreau