L'église située sur le chemin Saint-Louis et construite en 1854 n'est pas en soi menacée. Le projet comprenant un maximum d'une trentaine d'appartements qui auraient une vocation sociale concerne plutôt la salle paroissiale, le presbytère et le terrain qui la jouxtent.
«C'est la deuxième église anglicane la plus vieille à Québec. Il faut la préserver et tout ce qui va avec, s'exclame le vice-président de la Société d'histoire de Sillery, Jean-Louis Vallée. On ne veut pas leur nuire, on sait qu'ils ont besoin d'argent, mais on ne veut pas que le site perde de sa valeur historique et patrimoniale.»
C'est pourquoi, avec un groupe de citoyens, l'organisme a lancé une pétition demandant entre autres à la Ville de Québec «de ne pas procéder au changement de zonage des terrains de l'église St-Michael et de ne pas autoriser de nouvelles constructions ou de modifications à la volumétrie des bâtiments actuels». Pour l'instant cependant, la Société d'histoire n'a pas d'idée claire de ce qui pourrait être fait pour remplacer le projet immobilier. «Peut-être que l'on pourrait avoir un centre d'interprétation sur les anglophones à Québec», suggère M. Vallée.
«Je comprends bien que les gens veulent conserver le patrimoine historique et religieux, mais il y a une limite à nos capacités», explique le responsable des communications du diocèse anglican et ancien curé de l'église St-Michael, Bruce Meyers.
Une vocation sociale
Ce sont des paroissiens, regroupés sous le nom de Groupe Développement St-Michael, qui ont suggéré au diocèse anglican en 2010 un projet «social» comprenant une garderie et des logements coopératifs. Mais en raison notamment du prix des terrains et des exigences du gouvernement pour la construction de telles unités d'habitation, cette première idée a été partiellement abandonnée.
Récemment, une demande pour permettre la construction d'un maximum d'une trentaine de logements, la réparation de la salle paroissiale et l'intégration du presbytère dans les nouvelles constructions ne dépassant pas la volumétrie des bâtiments existants a été présentée afin que le projet soit inclus dans le futur Plan particulier d'urbanisme de Sillery. Mais le vice-président du Groupe, Robert Laroche, explique que toute nouvelle idée viable ayant une vocation sociale pourrait être considérée. «On cherche une façon d'être en harmonie avec le lieu et le milieu», souligne-t-il.
Sous certaines conditions, la caisse Desjardins de Sillery et la caisse d'économie solidaire se sont dites prêtes à financer l'aventure évaluée à environ 10 millions $.