D'humbles héros reçoivent la mention d'honneur du civisme

Magaly Maltais, India Amyot et Jonathan Fortin, tous âgés de 13 ou 14 ans, ont reçu des mentions d'honneur du civisme lundi à l'Assemblée nationale pour avoir sauvé un couple de sexagénaires de la noyade.

La mère de Jonathan Fortin ne voulait rien entendre. La consigne est claire: si l'ado de la Côte-Nord se rend à vélo au bord de la rivière aux Outardes pour jouer, il doit pédaler pour le retour. Quand il l'a appelée, le 15 août 2011, elle lui a donc répété qu'il n'était pas question d'aller le cueillir en camionnette. Ce n'est qu'une fois le jeune cycliste revenu à la maison que maman a compris que fiston ne lui demandait pas de l'aide par paresse. Avec ses amies, il venait de sauver de la noyade un couple de sexagénaires!


Lundi, toute la famille riait en relatant l'anecdote. Il faut dire que l'ambiance était à la célébration puisque Jonathan et ses complices, India Amyot et Magaly Maltais, tous âgés de 13 ans, 14 ans, se trouvaient à l'Assemblée nationale pour recevoir des mentions d'honneur du civisme à l'occasion d'une cérémonie organisée pour souligner la bravoure d'une vingtaine de bons samaritains.

Ce jour d'août 2011, le trio habitant le secteur des Buissons de Pointe-aux-Outardes s'était rendu sur la grève pour se chauffer au soleil et lancer des pierres dans le cours d'eau qui se déverse dans le fleuve. En face, une petite île accessible à pied durant les marées basses. Mais l'eau montait et un couple de piètres nageurs s'est retrouvé dans le pétrin. India et Jonathan ont plongé sans réfléchir, risquant de se noyer, puisque la femme affolée les a tirés vers le fond. Pendant ce temps, Magaly a ameuté le voisinage. Finalement, avec l'aide d'adultes du coin, tous ont pu regagner le rivage.



L'impression d'être des héros? «Je ne me considère pas comme un héros», répond Jonathan. «Ça fait bizarre [d'être honoré]. On a fait ce qu'il y avait à faire.» N'empêche, les parents des trois compères ont mis un temps à s'en remettre : leurs enfants auraient pu y rester.

Parti au travail!

Plusieurs autres vedettes de la cérémonie de lundi étaient très humbles. Un Beaucevillois, Claude Veilleux, se démarquait. D'abord parce qu'il n'était pas là! Mais aussi pour son détachement. Fin juin 2011, il a joué le trompe-la-mort en se jetant dans les eaux tumultueuses de la Chaudière pour secourir une jeune fille à la dérive.

Ensuite? Il s'est simplement rendu au resto pour dîner avant de retourner au travail, comme si rien d'exceptionnel ne venait de lui arriver, racontent ses enfants, Justin et Roxanne, qui ont reçu la médaille du civisme au nom du paternel parti en Floride. M. Veilleux avait toutefois pris conscience de l'importance du geste quand la rescapée et ses parents l'ont visité pour lui exprimer leur gratitude.



La Loi visant à favoriser le civisme a été adoptée en 1977. Ce n'est toutefois qu'après la création d'un comité bénévole sélectionnant les candidatures, en 1983, que des cérémonies annuelles ont été organisées. Lundi, il s'agissait de la 27e.

Les distinctions sont remises aux Québécois qui ont porté secours à des citoyens dont la vie était menacée. Une mention d'honneur est remise aux courageux qui ont fait preuve de courage, sans mettre leur propre vie en jeu. Les plus téméraires, qui ont accompli un acte de civisme dans des circonstances périlleuses, repartent de l'Assemblée nationale décorés de la médaille du civisme.

Il est possible de déposer une candidature en contactant le ministère de la Justice du Québec ou en visitant sa vitrine Web : www.justice.gouv.qc.ca/francais/ministere/civisme/civisme.htm. Date limite pour soumettre les actes héroïques de 2012 : 1er mai 2013.

Pour 2011, 78 noms ont été envoyés. Après enquête et évaluation des dossiers, une vingtaine ont finalement été célébrés lundi.