Le PQ veut agir sur l'emploi et la pauvreté

«Le ministre de la Sécurité publique a bien expliqué la situation exceptionnelle qui avait été vécue à Montréal et c'est sur cette exception qu'est Montréal que des sommes ont été versées», a dit la ministre Agnès Maltais lors de son arrivée à l'hôtel de ville pour un dîner avec le maire de Québec, mardi.

Le gouvernement du Parti québécois annoncera sous peu qu'il veut donner du tonus à la loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, a appris Le Soleil. En lien avec cet élément, il présentera une stratégie de mobilisation pour l'emploi.


Les deux sujets devraient figurer à l'agenda des discussions qu'auront à huis clos les 54 élus du Parti québécois jeudi et vendredi à Sainte-Adèle.

C'est un peu une surprise. La première ministre Pauline Marois n'en a pas réellement parlé jusqu'ici. Idem pour les ministres.

La responsable des deux projets est Agnès Maltais, titulaire de l'Emploi et de la Solidarité sociale. Elle a reçu un mandat particulier de Pauline Marois il y a plusieurs semaines déjà.

La stratégie de mobilisation pour l'emploi comporterait une vingtaine de mesures.

Parmi les décisions visant à mieux lutter contre la pauvreté, on retrouvera la disparition de ce que toute l'Assemblée nationale a qualifié l'automne dernier d'«injustice», soit l'amputation d'une partie des pensions alimentaires des prestations d'aide sociale. Les pensions alimentaires pour enfants sont encore considérées comme un revenu pour un parent à l'aide sociale.

Le cabinet de la ministre Agnès Maltais a refusé, mardi, de confirmer ces informations.

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Réunis en caucus «présessionnel» à partir de demain, les élus du Parti québécois passeront en revue les grandes lignes du menu gouvernemental et parlementaire des prochaines semaines. Les travaux réguliers de l'Assemblée nationale reprendront le 12 février.

Les députés et ministres se pencheront sur plusieurs intentions politiques et législatives déjà annoncées par le gouvernement Marois.

On sait que le gouvernement du Parti québécois travaille sur une Charte de la laïcité, sur l'«aide médicale à mourir», sur la création de la Banque de développement économique, sur l'abolition des écoles passerelles, sur les redevances minières, sur «la nouvelle loi 101», sur la suppression des indemnités de départ aux députés quittant le Parlement en cours de mandat, ainsi que sur une mesure devant serrer la vis aux vire-capot politiques.

Il travaille également sur une refonte de la Loi sur l'accès à l'information, sur le financement des partis politiques municipaux, sur une loi-cadre sur la décentralisation, ainsi que sur le délicat dossier du financement universitaire.

Les libéraux de Jean Charest se sont plusieurs fois félicités, lorsqu'ils étaient au pouvoir, d'avoir été plus actifs que le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard pour lutter contre la pauvreté. Récemment, ils rappelaient avoir instauré le Crédit d'impôt pour la solidarité, la Prime au travail et le Soutien aux enfants.

Bien qu'elle ignorait que le gouvernement de Pauline Marois avait décidé d'agir sur ce front, la députée de Québec solidaire Françoise David a affirmé, mardi, qu'il avait une grosse côte à remonter en ce qui a trait à la lutte contre la pauvreté.

Le budget du ministre des Finances, Nicolas Marceau, «occasionne et va occasionner de nombreuses coupures en santé, en éducation, dans l'aide aux personnes les plus vulnérables et dans la lutte contre la pauvreté», a déclaré Mme David à l'issue d'une réunion de préparation de son parti en vue de la prochaine rentrée parlementaire.