Les consommateurs prendront d'assaut les commerces de détail au cours des prochaines heures à l'occasion du traditionnel Boxing Day, «l'apothéose de la promotion», tel que le décrit Frank Pons, expert en comportement du consommateur.
Effet de rareté
Ce dernier s'explique pourtant mal l'engouement créé par un tel événement. «Ce qui me frappe vraiment, c'est l'idée que les gens ont d'adhérer au Boxing Day, lance-t-il. Ça va à l'encontre de tout ce que vous voulez avoir quand vous magasinez. Normalement, [les gérants de magasins] veulent vous plaire et bien vous servir. Là, c'est le chaos, et vous y allez quand même!»
Pourquoi donc ce paradoxe? «Je crois que c'est un effet de rareté qui a été créé à travers le temps.»
Selon M. Pons, les médias et la publicité contribuent à mettre l'accent sur cette très courte période de l'année, ce qui donne l'impression à la population qu'elle doit en profiter dès maintenant. Et pourtant. «Oui, il y aura des produits effectivement à très très bas prix», admet-il. Mais, poursuit-il, rien n'exclut qu'un consommateur puisse trouver un produit à un rabais similaire à tout moment de l'année. Sans compter qu'il peut ne pas trouver le rabais désiré, les escomptes n'étant offerts que sur certains produits.
Mais en plus de flairer la promotion, certaines personnes y vont en spectateurs, selon M. Pons. Ceux-ci profiteraient davantage de la «partie frénétique» du Boxing Day, de l'adrénaline qu'il procure. «Il y a un segment de la population qui aime ça. [Le Boxing Day], c'est aussi de dire : "j'y étais".»
Moins populaire au Québec
Seuls 36 % des Québécois entendaient profiter du Boxing Day cette année, selon un sondage mené par la firme Pollara pour le compte de la Banque de Montréal et publié la semaine dernière.
Effectué auprès de 1000 Canadiens âgés de 18 ans et plus interrogés du 11 au 16 octobre 2012, le coup de sonde enregistre deux fois plus de Canadiens des autres provinces prêts à se lancer dans la course aux rabais, à 62 %.
Le Québec est la province où le moins d'argent serait dépensé lors de cette journée charnière du 26 décembre. «C'est peut-être parce que nous sommes plus intelligents», rigole Frank Pons.
Sur une note plus sérieuse, ce dernier estime que la tradition est possiblement plus ancrée dans le Canada anglais, au même titre que le Black Friday enflamme les Américains. Et pour cause, 76 % des Albertains ont dit vouloir y participer, tout comme 69 % des Ontariens. Dans les provinces atlantiques, le taux de participation serait de 72 %.