Le Réseau de transport de la Capitale (RTC) veut transformer le parcours 7 en Métrobus. L'intention avait été annoncée dans le programme triennal d'immobilisations de l'an dernier. Elle a été répétée mercredi dans la mise à jour qui concerne les années 2013 à 2015.
Le concept Métrobus est taillé sur mesure pour les parcours très achalandés où il y a beaucoup de montées et de descentes. Les autobus y circulent plus fréquemment (toutes les 10 à 15 minutes), de très tôt le matin à très tard le soir. Les articulés sont privilégiés pour augmenter le nombre de places assises et éviter de laisser des clients sur le trottoir. Les zones d'arrêt sont aussi mieux aménagées.
Ce qui fait dire au conseiller municipal Raymond Dion, président du conseil d'administration du transporteur public, que le 7 «est en soi un Métrobus». Vrai que la clientèle est au rendez-vous : environ 12 % de l'achalandage du RTC est attribuable à cette vieille ligne, contre 45 % pour l'ensemble des Métrobus.
L'objectif de ce réseau à haute fréquence est de minimiser le temps d'attente et de déplacement. C'est pour cela que les autobus roulent dans des voies réservées au transport en commun sur la majeure partie de leur trajet, au moins pendant les heures de pointe. Les arrêts sont également plus espacés, de façon à concentrer les embarquements et à ainsi limiter les pertes de temps.
C'est là que le bât blesse, pour le parcours 7. Car celui-ci emprunte le chemin Sainte-Foy sur presque toute sa longueur, puis la rue Saint-Jean pour se rendre dans le Vieux-Québec. Dans tous les cas, la chaussée est restreinte et la circulation automobile, intense.
Voies réservées partielles
Les planificateurs du RTC tentent donc de voir s'il y a moyen d'aménager des voies réservées sur une partie du parcours, sachant d'avance que ce sera impossible sur sa totalité. Car au coeur de la ville, les maisons et les commerces sont proches de la rue et les trottoirs doivent absolument demeurer, car il y a beaucoup de mouvements piétonniers.
Le problème pourrait être en partie contourné grâce aux nouvelles technologies. Il y aurait en effet moyen d'installer un système de gestion des feux de signalisation qui donnerait priorité au transport en commun. À l'approche d'un autobus, le feu pourrait ainsi tourner au vert s'il est en retard sur son horaire ou au rouge s'il est en avance.
Reste le casse-tête des arrêts. Le parcours 7 dessert l'Hôpital Laval, l'Université Laval, quelques cégeps et de nombreux immeubles de bureaux. Même si plusieurs étudiants l'empruntent pendant les mois d'école, il conserve toujours une bonne clientèle d'habitués, dont plusieurs personnes âgées. Enlever des arrêts, manoeuvre obligatoire pour gagner du temps, devient donc difficile dans ce contexte.
Une firme externe a été mandatée pour déterminer si le 7 peut obtenir le titre officiel de Métrobus et pour mesurer les implications techniques et financières pour le RTC. Le rapport n'a pas encore été déposé. «C'est encore un très bon projet, mais on va prendre le temps de l'analyser», dit Raymond Dion, qui ne donne pas d'échéancier.
Le RTC en réflexion
Le Réseau de transport de la Capitale (RTC) est «à la croisée des chemins», et c'est la raison pour laquelle les sommes à investir dans les immobilisations ont été revues à la baisse pour les trois prochaines années. C'est ce qu'a fait valoir jeudi le président du conseil d'administration du transporteur public, Raymond Dion.
La veille, la Ville de Québec a rendu public son programme triennal d'immobilisations. Pour la période 2013-2015, l'administration Labeaume a réservé 220 millions $ pour entretenir et développer les infrastructures de transport en commun. La baisse annuelle varie entre 25 et 50 % par rapport au niveau de 2012.
M. Dion a déclaré jeudi qu'il n'y aura pas de diminution de service et qu'aucun projet ne sera abandonné pour autant. Plusieurs gros chantiers sont bouclés, dont celui du 803 et du centre Métrobus, et le RTC ajuste son plan stratégique au plan de mobilité durable.
«Il y a une espèce de pause» pour réfléchir, dit le président du RTC, car «les investissements, c'est quelque chose qui se planifie, qui ne se fait pas sur un coup de tête».