«C'est le temps de faire connaître le club aux jeunes», a résumé le directeur général Marc-André Bélanger, dans le cadre d'une rencontre de presse à laquelle ont participé quelques membres du conseil d'administration, dont le nouveau président, M. Dion. Celui-ci a été élu à son poste le 22 octobre dernier. Il succède au brigadier-général Simon Hébert, qui vient de terminer son mandat de deux ans.
L'ère où le bâtiment du 97, rue Saint-Louis n'était réservé qu'aux militaires et à l'élite québécoise est apparemment révolue. On veut de plus en plus rallier les jeunes professionnels, qui pourraient s'approprier les lieux et en faire profiter leur communauté.
Cette «démocratisation» du Cercle de la Garnison n'est pas tout à fait étrangère aux difficultés qu'auraient pu connaître certains clubs privés de la province. M. Dion parle du Club Saint-Denis, à Montréal, qui a fermé ses portes après 135 ans d'existence «parce qu'ils n'ont pas su faire la transition entre la génération précédente et la nouvelle génération». Une situation qu'il vaut mieux prévenir que guérir dans le seul club à poursuivre la tradition militaire britannique au Canada.
«C'est sûr que si les opérations du Cercle descendaient, on serait obligé de le fermer», admet M. Dion. Mais, ajoute-t-il, «on n'est pas dans une situation de sauvetage, d'aucune façon. On assure une suite, et on le fait dans le respect de la continuité.»
Parmi les activités témoignant de ce renouveau, une fête d'avant-partie (tailgate) du Rouge et Or football devrait avoir lieu prochainement dans les jardins. Ce genre d'événement aurait été tout simplement inconcevable il y a à peine trois ou quatre ans.
Finis, la cravate et le veston!
Autre signe que le Cercle de la Garnison souhaite s'adapter à l'ère du temps, la cravate et le veston n'y sont plus obligatoires depuis quelque temps déjà.
En effet, pendant plus de 130 ans (de la fondation du club en 1879 aux années 2010, environ), toute personne de sexe masculin qui mettait les pieds dans ce haut lieu de réseautage devait se conformer à un code vestimentaire très strict.
Aujourd'hui, il demeure interdit de porter des jeans, des bermudas, des pantalons collants et des chandails à manches courtes à l'intérieur ou à l'extérieur de la bâtisse, mais l'absence du port de la cravate et du veston est tolérée en dehors des événements protocolaires.
Les femmes doivent également être vêtues de façon appropriée en tout temps. À noter que celles-ci n'ont été admises à titre de membres officiels qu'à partir de 1984, moment où le Club de la Garnison, formé de civils et de militaires, a fusionné avec le Cercle universitaire. Le club compte actuellement plus de 700 membres.