«Je trouve l'idée bonne, très, très bonne. C'est un boulevard qui est dans Sainte-Foy, où elle fut longtemps mairesse», avance Jean-Marie Lebel, historien spécialisé dans la capitale.
«Le nom Hochelaga, c'est le nom de la bourgade amérindienne qu'il y avait à Montréal. Le boulevard Hochelaga, ça n'a pas de lien tel quel avec notre histoire de Sainte-Foy ou de Québec. De lui donner le boulevard, ça serait une très bonne idée.» Il croit que cette suggestion est plus à propos que celle de rebaptiser la plage Jacques-Cartier de Sainte-Foy, dont le nom a une connotation historique beaucoup plus forte.
Marc Boucher, le conjoint de la mairesse décédée en 2007, témoignait samedi au Journal de Québec sa déception devant le manque d'hommages à Andrée P. Boucher, cinq ans après sa mort.
L'ancienne première magistrate de Sainte-Foy a déjà un édifice à son nom, le bureau d'arrondissement de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge, soit l'ancien hôtel de ville de Sainte-Foy.
Jean-Marie Lebel, qui a longtemps siégé au comité de toponymie de la Ville de Québec, rappelle que rien n'empêche un double hommage pour un ancien locataire de l'hôtel de ville. Il cite en exemple le maire Wilfrid-Hamel (1953-1965), dont le nom est associé au boulevard de la basse ville et à une piscine municipale.
Le nom d'Henri-Edgar Lavigueur (1916-1920 et 1930-1934) peut également être aperçu sur un pont et dans une rue de Québec. Même chose pour Lucien Borne (1938-1953), qui se trouve devant un centre sportif et dans une rue. Les rappels historiques prennent toutefois du temps avant de s'installer dans le paysage de la capitale. «En général, on aime ça attendre un peu», explique l'historien Jean-Marie Lebel.
Laisser passer le temps
«On aime ça laisser passer un tout petit peu le temps, pour nommer le bon élément, et ne pas le regretter par après. Une fois que vous avez nommé un nom de rue ou de boulevard, ce n'est pas facile de revenir et de dire : on aurait dû lui nommer telle rue ou tel boulevard. C'est pour ça que souvent, au comité de toponymie, on prend notre temps!»
L'historien rappelle qu'aucun hommage n'a été réalisé pour le maire Jean Pelletier (1977-1989). Et l'ancien maître de l'hôtel de ville Ernest Grégoire (1934-1938) vient tout juste de recevoir son hommage, son nom étant désormais accolé au bureau d'arrondissement de La Cité-Limoilou dans le quartier Saint-Roch.