L'AGAQ comprend plus de 5000 membres qui travaillent dans le domaine de l'aviation au Québec. M. Gauthier affirme qu'en discutant avec les membres de son organisation, il lui arrive de recevoir des commentaires négatifs sur l'entretien qui est effectué sur les appareils dans certaines petites compagnies de transport, notamment celles qui font du taxi aérien. Le rapport accablant sur l'accident mortel d'Aéropro ne le surprend donc pas.
«Il y a des entreprises qui font du bon boulot en ce qui a trait à la sécurité, alors que d'autres tournent les coins ronds», a avancé M. Gauthier.
Ce dernier rappelle qu'il n'y a pas beaucoup de façons d'engranger des profits supplémentaires dans le taxi aérien. Il faut soit couper dans le salaire des pilotes ou négliger l'entretien des aéronefs.
M. Gauthier souligne que dans les grandes compagnies aériennes, les syndicats sont assez puissants pour bien surveiller les transporteurs. Les pilotes qui travaillent pour ces grandes lignes aériennes n'accepteront pas de piloter un avion s'ils ont des doutes sur la sécurité.
Rapport de force
Mais pour les petites entreprises, les pilotes n'ont pas le même rapport de force avec leurs patrons. «Vous savez, si un pilote refuse de prendre les commandes d'un avion d'un petit transporteur, il y en a bien d'autres qui vont être prêts à le faire, même s'il y a des dangers pour la sécurité. Les pilotes des petites entreprises ont moins d'expérience et ont ainsi moins tendance à mettre leur poing sur la table. Et ils sont souvent payés à l'heure, alors si l'avion ne vole pas, ils n'ont pas de salaire.»
Dans ce contexte, M. Gauthier croit que Transports Canada doit mettre davantage d'inspecteurs sur le terrain afin de mieux surveiller les petits transporteurs. Selon lui, la tendance est totalement à l'opposé, alors qu'il y aurait moins de vérifications sur le terrain.
«On dénonce cette situation depuis plusieurs années, explique M. Gauthier. Il y a de moins en moins d'inspecteurs qui font les vérifications, alors qu'il faudrait que ce soit totalement l'inverse.»