C'est la Ville de Lévis, qui planifie sa voie réservée centrale pour les autobus sur le boulevard de la Rive-Sud, qui a insisté pour prolonger l'éventuel tramway jusqu'à la rue Saint-Omer et ainsi englober le siège social de Desjardins. Le tracé, qui aboutissait auparavant à la 4e avenue, dans le secteur de Saint-Romuald, passe donc de 28 à 35 kilomètres.
Pour être conséquent, le montant estimé de la facture grimpe lui aussi de 25%. On parle désormais d'un projet de «deux milliards maximum» au lieu des 1,5 milliard$ avancés jusqu'à maintenant, a précisé jeudi Raymond Dion, président du Réseau de transport de la Capitale (RTC).
Pour l'étude de faisabilité, le coût de cet ajout est nul. Les firmes retenues vont étudier le nouveau tracé dans son ensemble et assurément suggérer une réalisation par phases. «On s'entend que la priorité, pour les gens de Lévis, c'est de traverser le pont», a rappelé le maire de Québec, Régis Labeaume.
Anne Ladouceur, mairesse suppléante de Lévis, ajoute qu'il est déjà planifié d'intégrer le tramway dans le couloir à haut niveau de service pour les autobus de la Société de transport de Lévis (STL), dont l'aménagement devrait débuter en 2013. «Notre première préoccupation, c'est de s'assurer qu'il n'y a pas de dédoublement», dit-elle.
Le RTC a entériné jeudi le choix des sous-traitants qui réaliseront l'étude de faisabilité sur le tramway et aussitôt convoqué la presse pour dévoiler leurs noms, jeudi matin.
C'est le groupe formé par Roche, SNC-Lavalin et EGIS RAIL - «pas Régis Rail», a blagué le maire de Québec - qui s'attaquera à la faisabilité technique. Les partenaires étudieront les technologies disponibles et l'échéancier de réalisation, entre autres.
Le Groupe MMM et Deloitte s'attarderont aux modes de réalisation (public et/ou privé) et au financement.
Cima+, Aecom et SETEC mesureront les impacts du tramway sur l'aménagement du territoire, la circulation et l'environnement.
Le président du RTC ne s'inquiète pas de voir autant de firmes travailler sur un même projet. «C'était des lots séparés. On est allés chercher le meilleur pointage, la meilleure expertise pour chacun des lots», a-t-il insisté.
L'étude de faisabilité doit être complétée pour l'automne 2014. Suivront les études d'avant-projet, les consultations environnementales et la réalisation des plans et devis. «C'est là qu'il y aurait un go ou no go. À un moment donné, il faut prendre des décisions», a indiqué jeudi Régis Labeaume.
Il ne s'inquiète pas du fait que le gouvernement du Québec ait annoncé un moratoire de cinq ans sur les grands projets de transport en commun. «Ça adonne bien parce que nous, on en a pour cinq ans», a fait valoir le maire.
Dans l'intervalle, il s'emploiera à convaincre le fédéral et le provincial de s'engager financièrement, car «les villes n'ont pas les moyens de se payer ça».