En 2008, une méthode d'injection de colonnes de pierre par vibration a été testée dans les sols avoisinant les piliers du côté nord, appuyés sur un fond argileux. Le but était de renforcer les pourtours des piles dans l'espoir de répondre aux normes sismiques du Code canadien sur le calcul des ponts routiers, la bible des ingénieurs qui construisent et entretiennent les ponts au Canada.
Le vieux pont de l'Île, ouvert à la circulation en 1935, n'est pas considéré comme assez solide pour résister à un gros tremblement de terre.
Deux piles ont été ciblées sur la trentaine que compte l'ouvrage. Les travaux, réalisés par des sous-traitants, ont coûté 4,7 millions$.
«Ça a eu un impact positif sur la résistance des sols aux abords des piliers traités. Cependant, les résultats n'ont pas été suffisamment importants pour retenir cette situation de réparation», explique Guillaume Paradis, porte-parole du MTQ. Entre 60 et 80 millions$ auraient été nécessaires pour faire le tour des piles.
Il n'avait jamais été clairement dit que ces travaux ont échoué. En novembre 2010, Sam Hamad, alors ministre des Transports, avait annoncé le remplacement du pont de l'île d'Orléans à l'intérieur d'un délai de 10 ans, même si des études géotechniques restaient à compléter. La conclusion et le calendrier tiennent toujours maintenant que Pierre Moreau a pris les commandes. La facture de remplacement devrait tourner autour de 400 millions$.
Cela ne dispense pas le gouvernement d'investir dans le pont actuel pour le garder sécuritaire. En 2009 et en 2010, 7 millions$ ont été décaissés. L'an dernier, des travaux d'urgence de 150 000$ ont été réalisés par Stellaire Construction après qu'un appel d'offres en bonne et due forme fut resté sans réponse.
Travaux cet été
Le Ministère donne un autre grand coup cet été. Construction Injection EDM, une entreprise de Québec, a décroché un contrat de presque 2 millions$, principalement pour refaire des joints de la partie suspendue et remplacer des trottoirs.
Fait inusité, le deuxième plus bas soumissionnaire a déposé une offre plus élevée de 1,4 million$. Les deux autres le suivaient de près. Interrogé sur cet écart, le ministère des Transports a répondu que l'entrepreneur retenu travaille à partir de barges, ce qui limite les entraves à la circulation et donc la facture.
Denis Lachance, d'EDM, nous a également expliqué qu'il avait eu de bons prix de son fournisseur d'acier et qu'il avait la main-d'oeuvre spécialisée pour effectuer les travaux. Autant d'avantages que n'avaient pas ses concurrents, qui auraient fait appel à davantage de sous-traitants.