Des victimes de prêtres en pèlerinage à Ste-Anne-de-Beaupré

La basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré a accueilli plus de 5000 visiteurs par jour depuis le début de la neuvaine.

Le sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré aura droit cette année à des visiteurs inattendus à l'occasion de la Neuvaine. Des victimes de prêtres y feront un pèlerinage le jeudi 26 juillet pour dénoncer les sévices qu'elles ont connus lorsqu'elles étaient enfants.


L'événement est organisé par l'Association des victimes de prêtres (AVP), qui tiendra des activités tout au long de la journée consacrée à la fête de sainte Anne et qui conclut la Neuvaine, qui a lieu à partir du 17 juillet.

«L'objectif, c'est de dénoncer l'acharnement des rédemptoristes qui continuent à défendre l'indéfendable, soit l'existence d'un nid de prêtres pédophiles au Séminaire Saint-Alphonse et à la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré», a expliqué le porte-parole de l'AVP, Carlo Tarini.



Le sanctuaire appartient à un organisme sans but lucratif composé de laïcs, mais également de pères rédemptoristes, cette communauté religieuse dont fait partie le père Raymond-Marie Lavoie, qui a été reconnu coupable d'avoir agressé sexuellement des adolescents. Celui-ci fait aussi l'objet d'un recours collectif intenté par l'une de ses victimes.

Chandelle rouge

En matinée, la fondatrice de l'AVP, France Bédard, prononcera une allocution et lira les noms de tous les prêtres pédophiles condamnés au Canada. Au cours de la journée, une plaque commémorative à la mémoire des enfants qui ont subi des sévices sera dévoilée. Une marche à la chandelle est également prévue à 20h devant la basilique de Sainte-Anne.

Pour se différencier des autres pèlerins, les marcheurs contestataires auront une chandelle rouge, une couleur qui fait appel, selon l'AVP, «à l'arrêt total et permanent des abus commis sur des enfants par des pédophiles membres de l'Église catholique».



Daniel Robinson a porté plainte il y a quelques années à la Sûreté du Québec pour des actes sexuels commis par un père rédemptoriste alors qu'il avait 10 ans. II trouve important de participer à l'événement pour soutenir tous ceux qui, comme lui, se sont fait abuser.

«On n'est pas les seuls, c'est pas des menteries. On était jeunes, ils ont abusé de nous pendant des années», dénonce celui qui viendra d'Ottawa avec sa famille pour ce pèlerinage particulier.