Les affaires au service de la philanthropie

Guy Boutin, qui ouvrira, la semaine prochaine, la maison Le Petit Blanchon, a été inspiré par la Fondation Maurice Tanguay pour les enfants handicapés et la Fondation Famille Jules Dallaire.

«On fait quoi d'autre maintenant?» Voilà la première question qu'a posée, mercredi dernier, Guy Boutin au directeur général du Centre jeunesse de Québec, Jacques Laforest, à l'issue de la conférence de presse annonçant l'ouverture, la semaine prochaine, de la maison Le Petit Blanchon.


Cette résidence du quartier Duberger-Les Saules de Québec accueillera dans ses murs six enfants de trois à huit ans en grande détresse dont la courte existence a été marquée par des abus physiques, psychologiques et sexuels et par des abandons à répétition. Des bambins perturbés aux prises avec de sévères troubles d'apprentissage et de socialisation qui ne peuvent être intégrés en famille d'accueil.

«Six enfants, c'est trop peu. Il y en a tellement qui ont besoin d'aide», explique Guy Boutin en entrevue au Soleil. Il parle de créer des bourses d'études pour ceux qu'il appelle ses petits blanchons - «ces êtres les plus vulnérables sur la planète que l'on massacre à coups de bâton. On ne les laissera pas tomber lorsqu'ils sortiront d'ici. On va payer leurs études tant et aussi longtemps qu'ils voudront aller à l'école».



Guy Boutin est président de Trimco, une entreprise prospère spécialisée en gestion et en courtage immobilier.

Depuis une trentaine d'années, il s'efforce à rendre la vie des enfants venant de familles démunies un peu moins triste. En collaboration avec l'organisme Le Pignon Bleu, par exemple, il amène, une fois par année, une ribambelle de près de 200 enfants des milieux défavorisés de Québec s'amuser aux Galeries de la Capitale et se gâter au magasin Zellers. Une journée qui lui coûte entre 15 000$ et 20 000$.

Guy Boutin a aussi versé près de 50 000$ au Carrefour jeunesse-emploi de la Capitale Nationale pour appuyer des mesures favorisant la lutte contre le décrochage scolaire.

Inspiré par la Fondation Maurice Tanguay pour les enfants handicapés et la Fondation Famille Jules Dallaire - deux «modèles» à ses yeux -, l'homme d'affaires de 62 ans réalisait un rêve, en mai 2011, en mettant sur pied la Fondation Le Petit Blanchon pour venir en aide aux jeunes enfants les plus mal en point de la société.



«J'ai toujours voulu avoir ma fondation pour marquer mon implication de façon permanente et à long terme auprès des enfants», fait remarquer celui qui est père de famille et aussi grand-père. «Je ne fais pas ça pour sauver de l'impôt, mais pour redonner à la société, et ce, de mon vivant. J'ai beaucoup reçu dans ma carrière dans l'immobilier. Surtout, ces dernières années. Ç'a été facile de faire de l'argent dans ce marché.»

Partenariat

Chemin faisant, la Fondation Le Petit Blanchon a croisé la Fondation du Centre jeunesse de Québec, qui possédait une résidence dans le quartier Duberger-Les Saules et qui projetait d'y aménager un milieu de vie stable, sécurisant et stimulant pour les jeunes enfants les plus poqués qui pourraient bénéficier d'une démarche thérapeutique adaptée à leur condition.

Rapidement, un partenariat philanthropique s'est développé. Les deux fondations ont investi 200 000$ pour transformer la maison en un havre de paix et de réadaptation. Ensemble, elles injecteront les sommes nécessaires au fonctionnement annuel de la ressource.

La Fondation Le Petit Baluchon s'est doté d'un réseau d'ambassadeurs dont la mission est d'amasser au moins 100 000$ par année. Les organismes et les clubs sociaux seront également sollicités pour assurer le financement de la fondation qui assure que tout l'argent recueilli servira à remettre sur pied ces enfants que les adultes n'ont jamais su aimer.