«C'est sur les planches à dessin. On n'a pas encore statué sur une année précise, mais on est en train de regarder très sérieusement pour ouvrir une seconde maison à Québec», a indiqué au Soleil le responsable des médias de l'organisme, Matthieu Jean.
Signe du manque de ressources au pays pour faciliter le deuil,M. Jean précise que des résidants de Sept-Îles se déplacent dans la métropole pour bénéficier des formations de l'organisme, et que leur ligne d'écoute reçoit des appels de l'Ontario et des Maritimes. En attendant l'arrivée de cette seconde Maison Monbourquette, la porte-parole de l'organisme, l'animatrice Dominique Bertrand, s'arrêtera demain à Québec pour partager l'espoir qui lui a permis de surmonter «les montagnes russes» après la mort de son conjoint, il y a 14 ans.
Dominique Bertrand ne croit l'apprendre à personne, le deuil, «c'est l'une des étapes les plus difficiles de la vie». En même temps, l'animatrice et auteure dit en être ressortie grandie. «Je trouve qu'en général, ça nous rend encore meilleurs qu'on pouvait l'être avant. Ça m'a beaucoup ouvert à la souffrance des autres. C'est la plus grande expérience de ma vie», avance-t-elle au téléphone.
Entre ces deux états d'esprit sur le deuil, trois années se sont écoulées pour Mme Bertrand. «Je me suis bien rendu compte qu'il n'y a pas beaucoup de support et de ressources pour les gens qui traversent des deuils difficiles. Quand ç'a été mon tour de passer à travers ça, si la Maison Monbourquette avait existé, ça m'aurait vraiment beaucoup aidée», affirme-t-elle.
«On se sent très isolé quand on est en deuil. D'abord, on n'a envie de voir personne», glisse-t-elle. «Nos proches, qui nous aiment, ils ont tellement de peine de nous voir aussi détruit et dévasté par le chagrin qu'ils ont leurs limites aussi. Ce ne sont pas des psychologues, ils n'ont pas été formés» pour nous aider.
«Ma mère, autant qu'elle m'aime, elle avait atteint ses capacités, elle ne savait plus quoi dire, se rappelle-t-elle. D'autant plus que quand on est en deuil, on radote!» Or, il s'avère justement que la majeure partie de la résolution d'un deuil, «c'est de raconter son histoire encore et encore», dit Dominique Bertrand, en se référant aux ouvrages du psychologue et écrivain Jean Monbourquette.
Comme l'illustre Mme Bertrand, il faut alors trouver un endroit «où s'échouer», où la personne endeuillée pourra se faire prendre la main, sans être jugée. «Quand on est en deuil, on entend tout. On entend "Un de perdu, 10 de retrouvés!"», se souvient-elle. «Alors que quand on rencontre les gens de la Maison Monbourquette, on sent tout de suite une chaleur, un accueil, il n'y a pas de jugement. On est accueilli dans nos larmes, dans nos peines, dans notre rage.»
Dominique Bertrand offrira sa conférence Pour que la vie reprenne son envol demain, à 19h, à l'Hôtel Plaza Québec. Les billets en vente au coût de 20 $ peuvent être réservés au 418 561-9448.
La ligne d'écoute de la Maison Monbourquette (1 888 LE DEUIL) est accessible du lundi au vendredi, de 10h à 22h, ainsi que le samedi et le dimanche, de 10h à 14h.