Verdir la ville

Cultiver en pots est une bonne façon de s'initier au jardinage : il y a moins de mauvaises herbes, moins d'attaques de limaces et c'est moins fatigant que dans un jardin.

Les haricots, les concombres et les tournesols peuvent trouver leur bonheur et faire le vôtre sur le plus minuscule des balcons. À vos truelles, citadins!


Ces épinards grimpants s'enroulent sur un tuteur en exposant leurs feuilles et leurs fleurs.
Des tomates s'agrippent aux barreaux de ce balcon et forment un écran naturel et vivant.

Marie Eisenmann, cofondatrice des Urbainculteurs, ne manque ni d'enthousiasme ni de suggestions quand il est question de verdir et de nourrir la ville.

Prenez les haricots grimpants d'Espagne : s'ils ne sont pas les meilleurs légumes du potager, «ils se mangent quand même». Mais ils feront surtout le plus efficace des écrans végétaux entre vous et votre voisin. Il suffit de les planter dans un bac rectangulaire que vous déposerez sur le plancher du balcon, puis de fixer leurs tiges à de la ficelle ou à un treillis. Surveillez bien leur progression vers le ciel!

«Il y en a des mauves et des verts, explique Mme Eisenmann. Ils sont vigoureux et ils poussent vite.»

Que vous cultiviez un immense potager ou que vous bichonniez deux plants de concombres dans un pot, les principes de base demeurent les mêmes : les légumes ont besoin d'eau, de soleil et de bonne terre. Votre réussite dépend de ces facteurs.

Marie Eisenmann affirme que les plants de concombres peuvent pousser dans le même bac que les haricots, car ils «grimpent» eux aussi et ils poussent vite. Leur avantage sur les haricots d'Espagne? Ils ont meilleur goût. En revanche, ils perdent leurs feuilles avant.

Avec des tournesols géants, la jeune femme a créé un écran végétal entre la terrasse et le stationnement de la brasserie La Barberie, dans le quartier Saint-Roch.

À La Korrigane, elle a tressé du saule vivant pour confectionner une arche à l'entrée de la terrasse, située au fond d'un stationnement de la rue Saint-Joseph. Elle a aussi aligné des tiges pour «fermer» ce petit espace extérieur. «Le saule vivant, c'est le bambou du Québec», dit-elle pour illustrer la rapidité de croissance de cette plante.

Les plantes peuvent s'agripper à des treillis verticaux. Elles peuvent aussi s'accrocher à des armatures en forme de tipi de circonférence variable qu'on fiche dans le pot. C'est joliment rustique.

Les plantes vivaces peuvent survivre pendant l'hiver sur un balcon. Le thym et le groseillier ont été soumis par les Urbainculteurs «à des tests concluants». Il suffit de les laisser dehors en s'assurant qu'ils recevront suffisamment de neige pour conserver une température constante. S'il n'y a pas assez de neige, Mme Eisenmann suggère de les recouvrir de sacs de feuilles mortes.

Cultiver en pots est une bonne façon de s'initier au jardinage, estime-t-elle. Il y a moins de mauvaises herbes, moins d'attaques de limaces et c'est moins fatigant.

Il faut cependant de bons bacs à réserves d'eau, qu'on peut bricoler soi-même ou acheter dans les jardineries.

Les Urbainculteurs utilisent souvent les smart pots, des sacs de géotextile sans réserve d'eau. Le matériau n'est pas étanche, si bien que l'eau suinte à travers quand on arrose les plantes. Il en existe plusieurs modèles : le mural, avec des oeillets en haut et en bas qui permettent de superposer les sacs «en cascade»; le rond, qu'on dépose au sol et dont la capacité peut atteindre 200 gallons; et le modèle double en forme de selle de cheval, conçu pour les balustrades. Les points de vente sont indiqués sur le site www.urbainculteurs.org.

Marie Eisenmann trouve intéressant de «jouer avec les hauteurs». On sort les tabourets et les petites tables sur le balcon et on distribue les pots ici et là, sans oublier d'en suspendre quelques-uns et d'en laisser au sol.

Ne reste plus qu'à caser une table et quelques chaises et de savourer l'été.

Conférences

Le Réseau des bibliothèques de la Ville de Québec présente la conférence ABC du jardinage urbain, avec ou sans terrain dans la plupart de ses succursales d'ici le 22 mai. Marie Eisenmann, des Urbainculteurs, en est la présentatrice. Elle propose une initiation aux plaisirs du jardinage. Elle saura vous convaincre que le plus petit des balcons peut héberger un minipotager. Imaginez une platebande, un toit ou un terrain gazonné? L'activité est gratuite, mais il faut réserver sa place.L'horaire est disponible à cette adresse Internet : www.bibliothequedequebec.qc.ca. Les Urbainculteurs ont pour mission de sensibiliser les individus et les organisations aux bénéfices du jardinage urbain. Ils entretiennent eux-mêmes un potager de près de 6000 pieds carrés sur le toit de la Maison de Lauberivière, à Québec.