Croisière Transboréale relance son projet de traversiers croisières sur le St-Laurent

L'homme d'affaires Roger Dumas voudrait acquérir des navires de ce type (environ 200 m de longueur, avec cabines et espace pour les voitures) disponibles en Europe.

L'homme d'affaires nord-côtier Roger Dumas relance son projet de traversiers croisières sur le fleuve et dans le golfe du Saint-Laurent. Il aimerait transporter dès 2012 touristes et travailleurs, avec ou sans leur auto, entre Montréal, Québec, Sept-Îles et Corner Brook (Terre-Neuve).


M. Dumas ambitionne d'offrir des croisières en eaux froides sur le Saint-Laurent depuis le début des années 2000. Le promoteur de Croisière Transboréale avait même annoncé, en 2005, avoir trouvé un navire brise-glace norvégien pouvant accueillir plus de 350 personnes à bord pour commencer les opérations en attendant la construction de deux bateaux neufs au chantier maritime Davie. Une douzaine de ports au Québec, à Terre-Neuve, en Nouvelle-Écosse et à l'Île-du-Prince-Édouard devaient être visités sur une distance de 800 kilomètres et sur une période de 12 jours.

L'entreprise a toutefois avorté, M. Dumas n'ayant pas réuni le financement nécessaire pour cette première phase de 25 millions $. «On était 10 ans trop vite», dit-il aujourd'hui.

Cette fois serait la bonne, selon lui. Le plan d'affaires de 2000 a été remis à jour et épuré. Le nombre d'escales a été ramené à quatre. «On va aller dans les ports où il n'y a pas trop de compétition», souligne l'entrepreneur de Blanc-Sablon, qui pense mettre cinq jours pour faire le trajet aller-retour Montréal-Corner Brook.

Navires usagés d'Europe

Roger Dumas a aussi enterré l'idée de faire construire des navires sur mesure, lesquels auraient coûté plus de 200 millions $ pièce. Il reluque plutôt des navires hybrides (traversiers et croisières) usagés disponibles en Europe. Il a identifié et même visité quelques modèles assez récents - 1997 ou plus - faisant environ 200 mètres de long pour transporter des passagers en cabines ainsi que des véhicules, des autobus et des camions-remorques. Les prix varient entre 35 et 90 millions d'euros (45 et 120 millions $CAN).

Pour absorber cette facture, qui n'inclut pas les frais d'exploitation, le président de Croisière Transboréale dit compter sur des partenaires privés dont il ne veut dévoiler les noms. Il entend également solliciter les gouvernements dans l'espoir d'obtenir une subvention d'environ 3 millions $ par année. Les armateurs du Saint-Laurent en demandent autant pour la mise en place d'un service de transport maritime de marchandises vers la Côte-Nord.

Il y a 10 ans, les ports du Saint-Laurent et le gouvernement fédéral s'étaient montrés réceptifs au projet de Croisière Transboréale, mais n'avaient jamais mis d'argent sur la table.

Au port de Québec, le porte-parole Anick Métivier a confirmé que le concept charmait il y a une dizaine d'années, mais qu'il était tombé dans l'oubli. Aucune démarche n'a encore été entreprise auprès de l'Administration portuaire de Québec pour réactiver le dossier.

Il y a peu de navires qui transportent des passagers sur le Saint-Laurent. Le CTMA, qui relie les Îles-de-la-Madeleine à Chandler, Québec et Montréal est le plus connu. Le Nordik Express, exploité par le Groupe Desgagnés, fait à la fois le transport de marchandises et de passagers huit mois par année, le long de la Côte-Nord.