Route 132 bloquée en Gaspésie: des organismes d'aide manifestent

Les manifestants ont ralenti la circulation afin de distribuer de l'information sur le sous-financement des organismes communautaires.

Les représentants d'une quinzaine d'organismes communautaires de la MRC du Rocher-Percé ont ralenti pendant quatre heures la circulation sur la route 132 mercredi matin, à Chandler et dans une moindre mesure à Grande-Rivière, afin de protester contre le sous-financement de leurs groupes de la part de Québec et d'Ottawa.


Les manifestants étaient une trentaine, mais ils ont bénéficié d'un appui enthousiaste. Une poignée d'automobilistes toutefois ont exprimé du mécontentement.

Les 105 organismes communautaires de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine disposent d'un financement de 12 millions $ par an, mais il leur faudrait 7 millions $ de plus pour remplir leurs mandats.



Jacques Roy, de la Maison de la famille de Chandler, note que le financement de la plupart des organismes communautaires «est gelé, sans indexation depuis 2004», un an après l'arrivée au pouvoir des libéraux.

«La Maison de la famille fermera en mai pour reprendre ses activités au début de septembre. Le Carrefour ressources de Sainte-Anne-des-Monts, leur maison de la famille, termine ses activités cette semaine pour plusieurs mois. Même si les besoins pour notre clientèle sont là, on n'a pas les budgets pour continuer», précise M. Roy.

«Extrêmement limité»

Il met en évidence le montant «extrêmement limité» consacré à la Gaspésie et aux Îles quand Québec a majoré de 2 millions $ l'enveloppe nationale de sécurité alimentaire. «On a reçu 21 000 $! C'est 1 % de l'enveloppe», dit-il.



Geneviève Giguère, du Regroupement des organismes communautaires de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, souligne que le budget global des 105 membres de son réseau ne représente que 2 % du budget de l'Agence de santé de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.

Du côté fédéral, Gaétan Cousineau, d'Action chômage Pabok, dénonce la nouvelle façon de faire d'Ottawa en gestion de l'assurance emploi. «On ferme l'accès des travailleurs aux fonctionnaires qui gèrent la loi», aborde-t-il en faisant référence au transfert des fonctionnaires de New Richmond vers Thetford Mines ou ailleurs.

Cette façon de procéder a fait passer de deux à cinq le nombre de jours avant qu'un fonctionnaire établisse un premier contact avec le travailleur en chômage, «et 50 % des cas ne respectent pas les cinq jours».

«Selon la FTQ, il faut maintenant 45 jours avant que le prestataire reçoive un chèque, comparativement à 21 jours avant. Mais je vois des gens attendre 60, 90 et 120 jours», s'insurge M. Cousineau.

L'exercice de manifestation de mercredi pourrait n'être qu'un échauffement pour la visite vendredi du premier ministre Jean Charest à Gaspé.