Chien-guide menacé d'expulsion: 300 sympathisants manifestent

La manifestation qui a eu lieu jeudi, en fin d'avant-midi, dans le secteur de Sainte-Foy, en appui à la bataille que mène une personne malade et malentendante pour conserver son chien-guide, a attiré beaucoup plus de sympathisants que prévu. Ils étaient près de 300 alors que les scénarios les plus optimistes des organisateurs prévoyaient la présence d'une centaine de personnes tout au plus.


Il y avait plusieurs personnes malentendantes, d'autres qui ont des implants cochléaires, des membres de clubs Lions qui ont financé le dressage du chien-guide de Robert Delarosbil, des dresseurs et des chiens de Mira et de simples sympathisants en désaccord avec la position du syndicat des copropriétaires du Verre-Bourg, qui veut forcer M. Delarosbil à se départir de son animal.

«Je trouve ça effrayant. Je suis membre d'un conseil d'administration de condos près d'ici. Oui, on est là pour faire respecter l'acte de copropriété, mais ce qui lui arrive est à un autre niveau. Ce n'est pas au niveau de l'acte de copropriété. C'est une cause humanitaire», a avancé Jocelyne Dubé.

«Ce qui m'a décidé à venir à la manifestation, c'est quand j'ai appris qu'il y en a un qui est au huitième et qui a un chien, et que le syndicat de copropriété n'a jamais réagi par rapport à ce chien-là. Je me suis dit qu'il y a de l'injustice à quelque part, de l'acharnement», a-t-elle poursuivi, tout en tenant un petit chien en peluche sur elle en guise de geste de solidarité.

De l'acharnement

Un résidant de Québec, Jean Couture, qui était venu à la manifestation joyeuse et pacifique à son heure de repas, estime que la situation que vit M. Delarosbil a assez duré. «C'est devenu une situation abusive. Il a fait valoir ses droits. Il a eu gain de cause. Malgré tout, il y a des gens qui s'entêtent. Ils vont à l'encontre d'une décision d'institution. C'est devenu de l'acharnement. C'est contre ça que je m'élève», a-t-il dit.

Pour sa part, Rachelle Picard, malentendante qui réside à Wendake, a souligné que la présence du chien-guide est très utile, voire indispensable, à M. Delarosbil, étant donné qu'il souffre de la maladie de Ménière. «Avec cette maladie, il peut tomber sans connaissance», a-t-elle dit.

Elle déplore l'attitude des membres du conseil d'administration du syndicat. «Je ne souhaite pas que ces gens-là deviennent malentendants, mais j'aimerais ça qu'ils aillent à une réunion de personnes malentendantes à l'IRDPQ [Institut de réadaptation en déficience physique de Québec]. Ils verraient qu'est-ce que c'est. Juste pour une heure, ils comprendraient ce qu'on vit à ne pas entendre.»