La députée de Taschereau et porte-parole de l'opposition officielle pour la capitale nationale, Agnès Maltais, s'est jointe hier aux citoyens opposés à l'implantation d'un aéroport privé sur une terre agricole de Neuville pour «dénoncer l'inertie du gouvernement libéral dans le dossier».
En octobre 2010, la Cour suprême confirmait par un jugement la prépondérance de la loi fédérale sur les compétences provinciales et municipales en matière d'aviation, laissant, selon les résidants en croisade, un vide juridique quant aux règles qui doivent régir l'occupation d'un territoire et la protection des terres agricoles.
Postés devant l'entrée de l'aérodrome, la députée et les citoyens - qui ont tenu à rappeler ce «vide» auquel les ministres québécois de l'Agriculture, des Affaires municipales et des Affaires intergouvernementales se sont, selon eux, montrés insensibles jusqu'à maintenant - en ont aussi profité pour réagir au déplacement, par camion, de milliers de tonnes de terre arable excavée du terrain vers une entreprise de Pont-Rouge.
«Le commerce de cette terre par les exploitants de l'aérodrome constitue une concurrence déloyale et elle est obtenue sans passer par le système de réglementation, système prévu par la Commission de protection du territoire agricole du Québec», s'est insurgé le porte-parole du comité de citoyens contre l'aéroport, Robert Jasmin.
À cela, le président de Neuville Aéro, Martin Mercier, a répondu par voie de communiqué que «ces matériaux [qui proviennent du site] étant constitués de cailloux, de souches, de branches et de terre de qualité très variable, ils n'ont qu'une très faible valeur économique. [Ils] ont donc été donnés à l'entreprise en question qui doit également se charger à ses frais de son transport. L'aérodrome de Neuville assume pour sa part le chargement des matériaux avec son propre équipement et son personnel et facture pour ce service un frais de 35 $ par camion».
À la demande du ministre de l'Agriculture, Pierre Corbeil, une rencontre doit aujourd'hui avoir lieu avec le maire de Neuville, Bernard Gaudreau.