Une entreprise de Gaspé veut fabriquer des plaquettes de freins pour éoliennes

Christian Babin, le fondateur de Plaquettes de freins B & B, montre un prototype de son produit, qu'il développe avec l'aide de l'Institut des matériaux industriels du CNRC à Boucherville.

Une entreprise de Gaspé veut se lancer dans la fabrication de plaquettes de frein pour les éoliennes de grande puissance. Plaquettes de freins B&B vise le marché nord-américain, qui s'approvisionne actuellement en Europe.


Une éolienne de grande puissance qui tourne à plein régime, «c'est la puissance d'une locomotive, qu'il faut arrêter en dix secondes», explique Christian Babin. N'essayez pas d'appliquer des plaquettes de frein de voiture sur une telle machine, «ça brûlerait!» lance-t-il. Pour des éoliennes de plus d'un mégawatt, «ça prend le même genre de plaquettes que sur un TGV ou un Airbus».

Sur son bureau de travail, M. Babin montre une lourde plaque d'acier couverte de pastilles en alliage de métaux, qu'il reste à recouvrir d'un agent antioxydant. C'est le prototype de plaquette qu'il développe avec trois associés, dont Sylvain Bulota, un ancien représentant de GE au Québec et Alexandre Boulay, un ingénieur de Gaspé. M. Babin est un enseignant à l'orée de la retraite en Technologie de maintenance industrielle au Cégep de la Gaspésie et des Îles.



Une éolienne peut user cinq paires de plaquettes de frein au cours de sa vie utile, indique M. Babin. «Ce n'est pas normal qu'on soit rendus avec plein d'éoliennes en Amérique du Nord et que les plaquettes viennent d'Europe, dit-il. Ça peut être produit moins cher au Québec, où les coûts d'énergie sont plus bas, en diminuant les coûts de transport, en plus de raccourcir les délais de livraison.»

Des tests

Plaquettes de freins B&B travaille à finaliser le développement de son produit avec l'Institut des matériaux industriels du CNRC à Boucherville. Les plaquettes seront testées cet hiver sur des bancs d'essai européens. Elles seront ensuite installées sur les deux éoliennes REpower 2,05 MW érigées à Rivière-au-Renard par le Technocentre éolien.

M. Babin veut commencer la production des plaquettes ce printemps, et en vendre 1000 la première année, ce qui correspond au seuil de rentabilité. D'ici cinq ans, il vise à occuper 30 % du marché nord-américain.

Au départ, Plaquettes de freins B&B compte sous-traiter la fabrication des plaquettes dans des usines existantes. «Quand le volume sera suffisant, on pourra penser à des installations à Gaspé, affirme M. Babin. Mais ça ne sert à rien d'installer de l'équipement pour travailler deux mois par an.» L'entreprise a reçu un prêt de 53 145 $ de Développement économique Canada.