Garderies: la région de Québec en manque de 7000 places

Il faut être très patient dans la région de Québec pour obtenir une place pour son enfant dans une garderie subventionnée.

Dans la grande région de Québec et de la Chaudière-Appalaches, plus de 7000 parents sont toujours à la recherche d'une place en service de garde, estime le Regroupement des centres de la petite enfance (CPE) du secteur, qui croit par ailleurs que celles promises par le ministère de la Famille d'ici 2016 seront insuffisantes pour combler les besoins.


Au mois d'octobre, la ministre de la Famille, Yolande James, a annoncé la création dans la province de 15 000 nouvelles places. De ce nombre, 1485 sont prévues pour la grande région de Québec et 866 dans celle de la Chaudière-Appalaches.

Le directeur général du regroupement, Daniel Lépine, déplore qu'environ 4500 parents ne pourront pas, d'ici la livraison des nouvelles places, inscrire leur enfant dans une garderie subventionnée par le gouvernement. «Ils devront faire des choix difficiles», déplore M. Lépine.

Par exemple, dit-il, certains parents pourraient être forcés de rester à la maison ou encore de payer beaucoup plus cher pour une garderie non subventionnée, ce qui signifie qu'ils devront se serrer la ceinture.

D'autres inscriront leurs enfants dans une institution non reconnue par le Ministère et, par conséquent, ne seront pas certains de la qualité des services éducatifs fournis.

Même s'il salue les efforts du gouvernement dans sa volonté de répondre aux besoins de places dans les garderies de la province, Daniel Lépine lui reproche de ne pas avoir actualisé ses projections par rapport au baby-boom qu'a connu la province. Selon lui, Québec s'est contenté au mois d'octobre d'annoncer les 15 000 places qui étaient déjà prévues en 2008.

Mauvaise répartition

Le Regroupement est responsable du Bureau d'inscription sur une liste d'attente centralisée (BILA), où 28 000 parents sont inscrits. Mais, selon M. Lépine, ce chiffre ne représente pas les besoins réels puisque plusieurs enfants qui figurent sur la liste fréquentent déjà une garderie.

Par ailleurs, Yolande James avait précisé en octobre que 65 % des nouvelles places iraient aux CPE, contre 35 % en garderies privées. M. Lépine se questionne sur cette répartition puisqu'il estime que les places devraient être attribuées au mérite et non en fonction d'un ratio défini.

Il se demande également sur quel critère le ministère de la Famille a décidé d'établir ce pourcentage.

De son côté, le président de l'Association des garderies privées du Québec, Sylvain Lévesque, aurait souhaité que la moitié des 15 000 places soient attribuées à ses membres. Selon lui, les contribuables doivent payer beaucoup plus cher les places en CPE en plus de les attendre plus longtemps, alors que les projets privés ont toujours été réalisés à temps.

Les projets pour l'attribution de nouvelles places devront être présentés avant le 24 février.