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«Des fois, on entend : "Il devrait y avoir des examens pour les personnes âgées." Tant qu'à moi, il devrait y en avoir pour tout le monde. C'est pas normal qu'on prenne son permis de conduire, pis 50 ans plus tard, on a la même affaire. Le Code de la sécurité routière a changé, la signalisation a changé», a expliqué M. De Koninck au Soleil, la semaine dernière.
La TQSR, dont le mandat est de formuler des recommandations pour améliorer le bilan routier du Québec, amorce sa réflexion sur ce «continuum éducatif». M. De Koninck évoque l'imposition de cours de rafraîchissement théoriques ou d'un examen pratique sur une base périodique à définir. Il avance aussi la possibilité d'une certification volontaire qui permettrait d'obtenir un escompte sur le coût du permis de conduire.
En fait, son équipe cherche des moyens de maintenir les compétences des conducteurs québécois, et donc de diminuer les accidents et les victimes, sans trop alourdir le système de renouvellement des permis. La Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) a décerné 123 000 nouveaux permis en 2010, un record, et «elle en a plein les bras», concède le professeur de mathématiques de l'Université Laval.
Pour vérifier les connaissances et les aptitudes des cinq millions de détenteurs de permis de conduire du Québec, même périodiquement, il faudrait nécessairement ajouter des ressources financières et humaines.
L'âge, un indicateur
Actuellement, la SAAQ réévalue les compétences d'une infime partie de ces conducteurs, soit parce que leur médecin en a fait la recommandation, qu'ils ont été dénoncés par un proche ou un policier ou qu'ils ont rapporté eux-mêmes un changement à leur condition physique ou mentale.
En 2010, 9598 détenteurs de permis - surtout des personnes âgées - ont ainsi repassé un examen théorique ou pratique. C'est une augmentation de presque 400 % en cinq ans. Pour Jean-Marie De Koninck, l'âge devrait être un indicateur et non un critère absolu pour les contrôles. «Actuellement, les personnes âgées, ce n'est pas un problème parce qu'[elles] sont sous-représentées dans les accidents par rapport à la quantité qu'[elles] sont», fait-il remarquer. La situation pourrait toutefois changer quand les baby-boomers atteindront le haut de la pyramide des âges.
Pas à l'ordre du jour de la SAAQ
À la SAAQ, la réévaluation systématique des compétences de tous les détenteurs de permis ne fait pas partie des dossiers à l'ordre du jour.
Audrey Chaput, porte-parole de l'organisme, fait remarquer que l'Ontario a abandonné son programme universel après s'être rendu compte que 98 % des conducteurs réussissaient les examens haut la main. Les 2 % plus vulnérables pouvaient être identifiés grâce à d'autres moyens, comme des évaluations médicales par exemple.
Au Québec, un rapport d'examen médical et d'examen visuel est d'ailleurs requis à partir de l'âge de 75 ans pour renouveler son permis de conduire. Un examen théorique ou pratique peut être recommandé au besoin. En Ontario, la même procédure, à laquelle s'ajoute un cours de rafraîchissement en groupe, s'applique à partir de 80 ans.