En effet, le questionnaire d'Héma-Québec demande au donneur potentiel s'il a eu, au cours des six derniers mois, des relations sexuelles avec des personnes dont il ne connaît pas le passé.
Ainsi, selon ce critère, un homme hétérosexuel qui a eu des relations sexuelles à risque il y a plus de six mois pourrait donner du sang. Par contre, selon un autre critère, un homme qui a couché une seule fois dans sa vie avec un autre homme est exclu pour toujours.
«Selon nous, les gais sont exclus d'office. On a peut-être changé de vocabulaire, mais ça reste de la discrimination sur la base de l'orientation sexuelle», insiste M. Foster. Il aimerait voir le Canada emboîter le pas aux autres pays qui ont assoupli leurs règles. Diminuer le délai d'exclusion à un an, c'est bien, mais ça reste discriminatoire, prévient M. Foster.
Pas la bonne question
Selon lui, cette façon de faire rate la cible pour la simple et bonne raison que les grilles d'éligibilité au don de sang, en abordant les relations sexuelles avec d'autres hommes, ne posent simplement pas la bonne question.
«Ce qu'on devrait chercher à savoir, c'est s'il y a eu relation sexuelle non protégée depuis six mois. Si oui, personne ne devrait pouvoir donner de sang. [...] Ce n'est pas qui couche avec qui, qui est important. C'est de quelle façon les gens ont des relations sexuelles», insiste M. Foster. Il ajoute que cette façon de faire donne à penser que les hommes hétérosexuels ou encore les femmes ne sont pas à risque.
«Ce n'est pas le fait d'être gai ou lesbienne qui est dangereux, ce sont les comportements sexuels à risque.»