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Depuis 2009, cette animalerie du boulevard Hamel, à Québec, ne vend plus aucun chien à sa clientèle qui aurait été acheté préalablement chez des éleveurs ou des particuliers. Le propriétaire de ce commerce, André Roy, permet à la SPA de placer dans les petites cages de son animalerie des chiens de petite taille, et surtout des chats, qui sont offerts en adoption par cette même SPA. Ce partenariat serait un des seuls du genre au Québec et s'inspirerait d'ententes similaires entre animaleries et sociétés de protection des animaux que l'on retrouve notamment aux États-Unis et en Ontario.
«Avec le temps, je me suis aperçu que derrière les gens qui disaient être de bons éleveurs ou des particuliers en qui j'avais confiance, il pouvait se cacher des usines à chiots, explique M. Roy, qui travaille dans le domaine des animaleries depuis plus de 40 ans. Les chiens qui sont nés dans des usines à chiots développent souvent des maladies, et ça m'est déjà arrivé de voir des gens qui m'avaient acheté un chien revenir quelques semaines après pour se plaindre, car leur animal était très malade.»
«Je ne voulais plus vivre ces situations, alors j'ai développé ce partenariat avec la SPA, ajoute-t-il. Si tu aimes les animaux et que c'est cette industrie qui te fait vivre, tu ne peux pas en même temps encourager les usines à chiots. Éthiquement, ce n'est pas correct.»
Éviter la piqûre fatale
Ce partenariat a surtout permis pour le moment à des chats d'avoir une deuxième chance et ainsi d'éviter la piqûre fatale, dans un ratio approximatif de 85 % pour les félins et de 15 % pour les chiens. En 2010 et en 2011, environ 265 bêtes de la SPA ont pu trouver de nouveaux maîtres après avoir été exposées à cette animalerie.
À la SPA, on aimerait bien développer des partenariats similaires avec d'autres animaleries de la région de Québec. Plus il y aura d'animaleries qui adopteront cette initiative, moins il y aura de marchés pour les usines à chiots.
«L'avenir pour lutter contre les usines à chiots est dans ce genre d'initiative, explique le vice-président du conseil d'administration de la SPA de Québec, Claude Martineau. Si les gens choisissent chez nous ou dans ce type d'animalerie pour leur chien, eh bien, ça fait automatiquement moins de clients pour les usines à chiots. Quand il n'y aura plus de demandes pour les usines à chiots, elles vont disparaître.»
Ce partenariat éthique a des conséquences directes pour le portefeuille du commerçant, reconnaît M. Roy. Quand des gens se procurent un chat ou un chien de la SPA chez lui, il ne reçoit que 10 % des frais d'adoption qui sont versés à cet organisme. Ces frais totaux varient entre 60 $ pour un chat et 170 $ pour un chien.
«Il y a des animaleries qui ne vivent pratiquement que de la vente de chiens provenant des usines à chiots. Sans chien à vendre, elles font faillite. Regardez le cas de l'Outaouais. Ce n'est pas vrai que ces chiots étaient destinés uniquement à des particuliers. Il y avait des animaleries qui étaient sur les rangs pour prendre ces chiens, c'est certain.»
M. Roy estime qu'il serait pertinent que les animaleries soient soumises à davantage de contrôles. «Présentement, le propriétaire de l'animalerie n'a pas à dire au client chez quel éleveur il a pris le chien qu'il s'apprête à lui vendre, indique-t-il. Le gouvernement devrait demander plus de transparence aux animaleries en ce sens.»
Solidarité avec les rescapés outaouais
Les gens de la région de Québec qui le souhaitent pourront apporter un peu de réconfort aux centaines de chiens qui ont été libérés d'une immense usine à chiots de la région de l'Outaouais, au cours de la fin de semaine.
La Société de protection des animaux (SPA) de la région de Québec invite les gens à laisser à ses locaux de l'avenue Galilée des couvertures et des jouets pour chiens, qui seront ensuite transportés et utilisés auprès de ces bêtes.
Ces chiens, dont certains sont en mauvais état, ont été transférés au cours de la fin de semaine dans un refuge temporaire situé au nord de Montréal.
«On m'a dit que pour le moment, les gens qui s'occupent du refuge n'ont pas besoin de nourriture, mais bien de couvertures et de jouets», indique Claude Martineau, vice-président du conseil d'administration de la SPA de Québec et d'Anima-Québec, qui a mené la frappe réalisée dans le village de Shawville.
M. Martineau affirmait que malgré les maladies développées par plusieurs de ces bêtes, ce n'est qu'une minorité qui devra être euthanasiée. Ces chiens demeureront dans ce refuge tant et aussi longtemps qu'un juge n'aura pas décidé s'ils doivent être remis à leur propriétaire ou être donnés en adoption.